le problème s’envole, la démolition imminente

Destruction à l’explosif : « Bien trop traumatisant »

Spontanément, la démolition d’un immeuble laisse supposer un éventuel recours à la dynamite. Dans le cas de la tour Chevreuil, ce n’est pas l’option retenue : « D’ailleurs, cela ne se fait presque plus », observe Manuel La Monaca, directeur développement et patrimoine à Moselis. Lui préfère parler de déconstruction pour évoquer ce type d’opération : « Certes, cela prend plus de temps pour venir à bout du chantier. Les étapes sont planifiées sur plusieurs mois. Mais c’est bien trop traumatisant d’employer des explosifs… »

Par traumatisme, il faut comprendre la détresse que peut charrier un plasticage brutal pour les historiques des lieux. Manuel La Monaca garde en mémoire l’un de ces épisodes « traumatisants » : « C’était déjà il y a quelques années en arrière, du côté de Nancy, dans le quartier du Haut-du-Lièvre. Des familles, qui résidaient pour certaines depuis plusieurs générations dans ce bâtiment, étaient en larmes. » Le bruit, le fracas, les ruines : rayer de la carte un habitat collectif, avec une violence aussi soudaine, doit en effet questionner ceux qui y ont vécu : « Il y a une notion de dévaluation qui s’ajoute à la détresse ». Tout le contraire de ce qui se passera, ces prochains mois, à la Côte des Roses.

L’effacement de la silhouette massive de la tour Chevreuil ne constitue qu’une première étape dans cette reconquête urbanistique. Moselis met en avant une meilleure harmonisation du site lorsque le curetage de la barre Bécasse sera effectif. Ce procédé, qui vise à réduire la taille d’un immeuble, « va créer une ouverture sur le quartier », promet Manuel La Monaca. Une respiration, en somme, un second souffle pour ce quartier qui soigne son image.