L’aigle d’Urwerk : une prouesse horlogère à la Dubai Watch Week

L’aigle d’Urwerk : une prouesse horlogère à la Dubai Watch Week

Les Émirats ont leur faucon, Dubai a désormais son aigle. Il vient de se poser à la Watch Week et sera limité à 35 exemplaires. Signé Urwerk, il respecte la lignée des UR-200 mais dévoile, sous le capot, quelques belles avancées technologiques.

On savait Urwerk être une marque de niche. C’est dorénavant une marque de nid. En dévoilant son UR-230 « Eagle » à la Dubai Watch Week, la marque sort ses serres. Et il faudra faire preuve d’une belle audace pour la porter, mais surtout d’un peu de technique pour (bien) la comprendre. Car l’Eagle en a sous le capot, au sens propre comme au sens figuré.

Sa spécificité repose sur les turbines qu’elle emporte en son mouvement. La pièce en a quatre. On en voit deux côté face, deux côté fond. Seules les premières nous intéressent car l’utilisateur peut agir sur elles, ce qui n’est pas le cas des deux autres.

Ces deux turbines de face sont visibles en regard des indicateurs de minutes 20 et 40, sous forme de cônes avec un obturateur variable. En tournant le bouton « Valve », ces turbines vont plus ou moins se fermer grâce à un obturateur. Avec quel effet ?

Lorsque la pièce est en mouvement, le duo rotor & turbine tourne et crée donc une circulation d’air. Avec obturateur ouvert, cet air contenu dans la boîte circule librement dans tout son volume. Il ne rencontre aucune résistance particulière. Les turbines sont en mode by-pass, en quelque sorte.

À l’inverse, lorsque l’obturateur des turbines est fermé, l’air ne circule plus librement dans la boîte entière, mais uniquement dans un volume restreint, compartimenté. Le volume d’air ainsi diminué va créer une friction accrue sur le duo rotor & turbine. Le système fonctionne alors comme un amortisseur de couple. Le remontage est minoré. La masse est freinée. Le système évite son emballement, ce qui mettrait à mal son axe central, son pivot. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Urwerk l’a baptisé Air Brake, ou frein par air.

Urwerk poursuit de la sorte son travail sur les turbines destinées à maîtriser le remontage, pour éviter un remontage qui s’emballe, pour rien, et qui détériore progressivement le mouvement. C’est un travail que la marque poursuit depuis 15 ans, avec certaines générations des UR-100 et UR-200. Ce sont plusieurs modèles de turbines qui se sont ainsi succédé et dont l’UR-230 Eagle est la version, à date, la plus aboutie.

En parallèle, la pièce dispose toujours, à côté du bouton « Valve », de celui qui permet de bloquer ou non la masse oscillante. C’est un système plus simple, binaire, et qui permet de faire basculer la pièce d’un remontage automatique, à manuel.

Esthétiquement, l’Eagle rassemble tous les codes de la série 200 d’Urwerk. L’affichage reste bien entendu par carrousel, avec 3 cubes de 4 faces chacun (soit 12 heures) défilant le long d’un segment de minutes, allant de la droite vers la gauche – soit le sens de la course solaire, comme le souligne toujours Urwerk avec justesse.

Au-dessus de ce mouvement en croix, sur base Vaucher, se trouve le capot de l’Eagle. Il n’a qu’une fonction esthétique mais il vient malgré tout protéger le verre saphir et le calibre qui s’y découvre – raison pour laquelle il est réalisé en titane et carbone. Au-delà, on aime l’idée d’un capot amovible pour découvrir la mécanique. Certains y verront une allusion automobile. D’autres, un rappel des anciennes montres de poche, dites savonnettes, avec un fond sur charnière pour voir le calibre – ce que font toujours certaines belles pièces nostalgiques avec fond dit « officier », notamment chez Patek Philippe.
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