Comment se présente la situation dans le monde francophone ? Selon de nombreux contacts établis par Gratuit, il apparaît difficile de dégager une tendance générale, contrairement à ce qui semble être le cas en Flandre. Le cabinet de la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir (PS), affirme ne pas avoir observé une augmentation similaire du radicalisme dans les écoles depuis le début de l’année. On précise cependant que ces données sont basées sur les retours du terrain de terrain des écoles aux équipes mobiles, qui restent marginales dans le travail de prévention du décrochage et de la violence en milieu scolaire, mais qui sont prises très au sérieux.
En plusieurs municipalités de Bruxelles et de Wallonie, on recense quelques signalements, mais pas de hausse significative par rapport aux années précédentes. Ils portent notamment sur des revendications religieuses, telles que des exigences vestimentaires ou le refus d’être pris en photo lors d’activités pour des raisons religieuses.
Dans la commune de Charleroi, la cellule d’accompagnement constate une évolution inquiétante dans les tendances vestimentaires des jeunes élèves, avec une augmentation du nombre de jeunes filles portant le voile et des tenues amples, ainsi que des demandes de ne pas être prises en photos lors d’activités pour des raisons religieuses.
Les directions d’écoles préfèrent rester discrètes sur ce sujet, tout comme les pouvoirs organisateurs, les associations de parents et les syndicats. Cependant, certaines écoles restent vigilantes sur les signes de radicalisation, et mettent en place des équipes de prévention à cet effet.
Des enseignants témoignent de cas de radicalisation ou d’embrigadement, notamment sur internet, mais la situation reste difficile à évaluer de manière générale.
En résumé, le radicalisme dans les écoles francophones semble être un phénomène marginal, mais qui alarme malgré tout les acteurs du monde éducatif.