La montée en puissance du gardien russe Yevgeni Volokhin

La montée en puissance du gardien russe Yevgeni Volokhin

Nick Bobrov s’était fait un devoir l’an dernier de garder un œil sur le Mamonty Yugry, une équipe de la ligue junior russe (MHL) établie à Khanty Mansi, dans la partie occidentale de la Sibérie.

Travaillant à distance en raison du contexte sociopolitique de sa Russie natale, le codirecteur du recrutement amateur des Canadiens de Montréal épiait sans doute le gardien Yegor Zavragin, qui allait plus tard devenir le choix de deuxième tour des Flyers de Philadelphie. Il était prévu que Zavragin partage son filet avec Alexander Dyubin cette saison-là (2022-2023).

Puis, Dyubin s’est blessé à une cheville. Un dénommé Yevgeni Volokhin, qui était censé passer l’année avec l’escouade des moins de 18 ans, a alors obtenu une chance inespérée dans le junior majeur russe.

«Il a commencé à jouer vraiment bien et, soudainement, nous avions Volokhin dans le poste de partant en début de saison, raconte au téléphone le directeur général de l’organisation, Sergei Gusev, ex-défenseur du Lightning de Tampa Bay. À partir de ce moment-là, Bobrov était sur sa trace.»

S’il était difficile de trouver la moindre vidéo de Volokhin et le moindre rapport à son sujet dans les moments suivant sa sélection par les Canadiens au cinquième tour en 2023 (144e au total), cela n’a rien de surprenant. Volokhin n’était même pas censé jouer dans la MHL l’an dernier. Il était à peine sorti de l’ombre en Russie en saisissant une chance qu’il n’attendait pas.

«J’avais reçu une couple d’appels à son sujet, en provenance des Canadiens et des Rangers de New York [l’ancienne équipe pour laquelle travaillait Bobrov, NDLR]mentionne Gusev. Allait-il être repêché? Nous n’étions pas certains.»

Une première génération de hockeyeurs

Ce n’est que récemment que la ville de Khanty-Mansiysk, capitale du district de Khanty Mansi, s’est trempée les pieds dans le monde du hockey. Les structures du HC Yugra ont été fondées en 2006.

«Il y a une quinzaine d’années, il n’y avait pas de hockey ici, pas du tout. Puis ils ont soudainement ouvert une école pour les enfants et ils ont créé un club», explique Gusev.

Volokhin ne vient donc pas d’une famille de hockey, mais pas du tout. Son père travaille pour la ligne téléphonique d’urgence en Russie, l’équivalent du 911 là-bas.

C’est dans cette école de hockey qui a été ouverte, le HK Ugra, que Volokhin a été repéré par Dmitry Mezencev, qui est aujourd’hui l’entraîneur des gardiens qui supervise l’espoir du CH.

«La première qualité que j’ai aimée chez lui, c’était sa mentalité, se rappelle Mezencev. C’est selon moi un facteur-clé dans la réussite d’un gardien de but. À l’époque, il n’était pas très grand, mais il était très actif devant son filet. Maintenant, il a un très bon gabarit et il est athlétique, en plus d’avoir cette grande force de caractère.»

Un beau projet

Tant Bobrov que Martin Lapointe ont utilisé le mot «potentiel» pour décrire l’attrait de la sélection de l’énigmatique Volokhin. Mais qu’est-ce qui rend ce potentiel si excitant chez le gardien russe?

«C’est difficile d’isoler un seul élément, hésite Mezencev. Comme je l’ai mentionné plus tôt, il a un bon gabarit et il est athlétique, mais il comprend aussi bien le jeu et il peut garder le fort sous pression lorsque le pointage est serré.»

Lorsque Guillaume Lefrançois de La Presse a demandé à Jeff Gorton quels étaient les espoirs du CH dans la NCAA et en Europe qui l’emballaient le plus, il a entre autres évoqué Volokhin, signe que ce dernier a la cote dans les bureaux de l’organisation.

Mezencev reconnaît que Volokhin «n’est qu’au début de son cheminement» et que «plusieurs choses devront être corrigées dans un avenir rapproché». Il voit tout de même grand pour son élève.

«Je crois qu’il a tout ce qu’il faut pour batailler un jour avec les meilleurs joueurs et les meilleurs gardiens dans la meilleure ligue au monde, affirme l’entraîneur. Il est tôt pour se prononcer, évidemment, mais il peut devenir un bon gardien de but.»

La lutte entre Volokhin et Zavragin s’annonce intéressante dans les prochains mois, voire les prochaines années. Pour l’instant, Zavragin le dépasse dans la hiérarchie, lui qui a obtenu des départs dans la VHL (deuxième division russe, équivalent de la Ligue américaine) cette saison.

«Zavragin est plus mûr en ce moment, je dirais. Le métier de gardien de but est naturel pour lui, il s’est rendu là grâce à son talent. Volokhin, lui, a pris du galon grâce à son éthique de travail. C’est un travaillant», illustre Gusev, le directeur général de l’organisation.

Il a refusé l’offre du SKA

Le SKA de Saint-Pétersbourg, équipe la plus riche du circuit continental de hockey (KHL), a tenté en vain de séduire Volohkin en lui faisant une offre durant la dernière saison morte.

Une offre que Volokhin a bien fait de refuser, aux dires de Gusev, malgré tout le prestige du SKA.

«Le SKA a tellement de gardiens dans son organisation. Ils veulent simplement s’approprier tous les bons espoirs. Je dirais que notre entraîneur des gardiens est bien meilleur que le leur. Volokhin aura plus d’opportunités avec nous et il apprendra davantage en jouant avec nous qu’avec le SKA.»

Il est impossible de le confirmer, mais on pourrait aussi penser que le père de Nick Bobrov, un recruteur pour cette riche organisation, a joué un rôle dans cette tentative. Une hypothèse, ni plus ni moins.

En vrac

Eugène Volokhine

  • 6 pieds 3 pouces et 168 lb
  • Attrape de la gauche
  • Choix de 5e tour (144e au total) des Canadiens en 2023

Statistiques de Volokhin

9-2-3 | 1,57 | ,937 avec le Mamonty Yugry dans la MHL

Statistiques de Zavragin

6-1-2 | 1,63 | ,945 avec le Mamonty Yugry dans la MHL

4-0-0 | 1,24 | ,953 avec le Yugra de Khanty-Mansiysk dans la VHL

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