Entre juillet 2021 et juin 2023, les centres d’écoute du “Réseau associatif LDDF-INJAD contre la violence basée sur le genre” et de “Femmes Solidaires” ont respectivement accueilli 2 677 et 6 797 femmes victimes de violences, contre 8 012 lors de la période 2018-2021, selon le dernier rapport de la Fédération de la Ligue démocratique des Droits des Femmes sur les “violences basées sur le genre”. En d’autres termes, les violences faites aux femmes ont augmenté ces dernières années.
Les violences psychologiques arrivent en tête avec 20 353 cas enregistrés, représentant 46,2% du total. Elles sont suivies par les violences socio-économiques (10 940 cas, soit 24,8%), les violences physiques (6 572 cas, soit 15,1%), les violences sexuelles (3 518 cas, soit 8,4%) et les violences juridiques (2 324 cas, soit 5,5%). Les insultes, les calomnies et les attaques verbales constituent 28% des cas de violences psychologiques enregistrés, suivis par les mauvais traitements à 18%.
Les violences physiques, notamment les coups et blessures, touchent 59% des femmes. Environ 60% des femmes victimes de violences accueillies dans les centres des deux réseaux affirment avoir été victimes de violence économique et sociale. Le harcèlement sexuel touche 30% des femmes, mettant en évidence l’inefficacité des mesures de protection prévues par la loi n°103.13 contre la violence envers les femmes. Il est donc urgent de revoir la définition du harcèlement sexuel dans le Code pénal marocain et la loi 103.13.
Cette loi stipule que “la personne est coupable de harcèlement sexuel… quiconque en usant de l’autorité que lui confère ses fonctions, harcèle autrui en usant d’ordres de menaces de contrainte ou de tout autre moyen, dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle”. Il est donc nécessaire de préciser la persévérance de l’acte de harcèlement pour renforcer la législation.
