Vers un avenir sans VIH : les progrès médicaux et les chiffres encourageants en France

Vers un avenir sans VIH : les progrès médicaux et les chiffres encourageants en France

À la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France a publié mardi 28 novembre les derniers chiffres sur le virus dans le pays, qui laissent augurer d’une tendance positive. Verrons-nous un jour le VIH disparaître de nos vies ? Quarante ans après sa découverte, cet espoir évolue de jour en jour à mesure que les progrès médicaux et les campagnes de prévention se multiplient. Les données 2022 de Santé publique France (SPF), publiées mardi 28 novembre à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, vendredi, montrent que la France semble sur la bonne voie : entre augmentation du nombre de dépistages et baisse du nombre de diagnostics, les résultats sont encourageants. L’année dernière, le nombre de dépistages du VIH en France a atteint un niveau supérieur à celui de 2019, avant le Covid, avec 6,5 millions de sérologies réalisées par les laboratoires de biologie médicale. «Plus les infections sexuellement transmissibles sont détectées tôt, plus le diagnostic est précoce et la prise en charge adaptée», rappelle d’ailleurs la docteure Camille Semaille, directrice générale de Santé publique France. Ces tests ont conduit entre 4 200 et 5 700 personnes, selon la fourchette fournie par le SPF, à découvrir leur séropositivité en 2022. Soit un nombre inférieur à celui de 2019, qui était d’environ 6 000 et de celui de 2012, il y a une décennie, qui était de 6 400. «Dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, [cette tendance] est encourageante quant à la dynamique de l’épidémie», souligne le communiqué de presse de Santé publique France. Les situations varient toutefois selon les populations : parmi les individus ayant découvert leur séropositivité en 2022, plus de la moitié (54 %) sont hétérosexuels. Plus encore, «le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les HSH [les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, ndlr] nés en France. Ils représentent 27 % des découvertes de séropositivité, est-il écrit dans le communiqué de presse. La diminution observée depuis 2016 s’explique probablement par la croissante adoption de la Prophylaxie Pré exposition [plus connue sous le nom de Prep], un traitement préventif, dans cette population». Entre 2012 et 2022, SPF enregistre une diminution entre -11 % et -21 % du nombre de découvertes de séropositivité dans toutes les populations. Cette diminution est encore plus importante chez les HSH nés en France. Une meilleure prévention pour une meilleure prise en charge Des avancées, certes, mais la marge de progression reste grande. En 2022, près de 630 000 personnes sont mortes dans le monde de causes liées au VIH et 1,3 million d’individus l’ont contracté à travers la planète. S’il n’existe toujours pas de traitement contre le sida, des moyens de prévention contre le VIH ont été développés au fil des années en France, comme le rappelle la directrice générale de Santé publique France : «De nombreux moyens sont disponibles pour se protéger et protéger les autres […] La lutte contre le VIH […] est un enjeu de santé publique, chacun peut agir pour stopper la transmission de ces infections.» Le préservatif reste le moyen préventif de base pour se protéger. Aujourd’hui, deux marques de préservatifs sont entièrement remboursées sur prescription. En cas de rapport non protégé ou d’une rupture du préservatif, il existe un Traitement post exposition (TPE) d’urgence de 28 jours, qui réduit fortement les risques de transmission du VIH. Quant à la Prep, elle s’adresse aux personnes non infectées ayant des conduites à risque. Ce traitement aussi limite le développement du VIH dès son entrée dans le corps. Enfin, le TasP pour «Traitement comme prévention» en français, il permet à la personne séropositive «qui a une charge virale indétectable depuis six mois sous traitement efficace et qui est observante de son traitement et du suivi médical» de ne pas transmettre le virus à son ou ses partenaires, selon Sida info service. Des espoirs pour un vaccin Des raisons d’espérer, il y en a. En début d’année, l’Agence nationale de recherche sur les maladies infectieuses présentait des «résultats encourageants mais très préliminaires» d’un vaccin français contre le VIH. S’il ne protège pas immédiatement de l’infection, la technologie de ce candidat vaccin est prometteuse : elle permet à l’organisme de reconnaître les agents infectieux et stimuler la réponse du système immunitaire pour tenter d’éradiquer le virus. De quoi rendre crédible l’objectif «zéro transmission du VIH d’ici à 2030» fixé par les Nations unies. Si «aujourd’hui encore, chaque minute, une personne meurt du sida», cette maladie ne reste pas pour autant “invincible”, plaide António Guterres, secrétaire général de l’ONU. Le nombre de nouvelles infections mondiales au VIH est au plus bas depuis les années 80. Quatre décennies après la découverte du virus, la lutte continue.
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2023-11-29 23:39:03

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