Délibération de la cour d’assises sur le dossier de torture et maltraitance d’une fillette de cinq ans

Délibération de la cour d’assises sur le dossier de torture et maltraitance d’une fillette de cinq ans

La cour d’assises du Brabant wallon s’est retirée peu avant 19h mercredi pour délibérer sur le dossier de Kévin Deffense, qui est accusé d’avoir torturé et infligé un traitement inhumain à sa filleule de cinq ans en juillet 2021 à Genappe. Niant depuis le début du dossier avoir volontairement plongé la fillette dans un bain d’eau chaude, l’accusé, au moment de dire un dernier mot, a poursuivi dans sa ligne en affirmant qu’il s’agissait d’un accident. Dans un long discours alternant les moments d’énervement et les larmes, il s’en est aussi pris à l’avocat général, et aux médecins qui ont dénoncé des faits de maltraitance volontaire.

“Il a répété à plusieurs reprises durant son long dernier mot ‘Je peux mentir‘”, manifestement vexé que l’avocat général ait souligné durant ses réquisitions que l’accusé pouvait mentir et avait même intérêt à le faire. L’accusé s’est dit choqué d’apprendre que son fils de six ans avait été interrogé par la police sans la présence d’un adulte et a également contesté les soins prodigués à la victime, qui est restée trois mois à l’hôpital suite à des brûlures. Il a cependant remercié le corps médical d’avoir sauvé la fillette et a répété qu’il se sentirait coupable toute sa vie d’avoir manqué de surveillance et laissé la victime seule dans son bain. Il a répété qu’il ne lui aurait jamais fait de mal et qu’il s’agissait d’un accident.

Pendant la journée, les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement de leur client, reprenant les affirmations de Kévin Deffense selon lesquelles la petite victime s’est brûlée accidentellement. “Les innocents se défendent souvent beaucoup plus mal que les coupables, par peur ou par volonté de répondre à tout“, ont expliqué les avocats de l’accusé, concédant que leur client avait parfois un comportement agaçant.

Mais pour eux, étant donné la personnalité de l’accusé – unanimement décrit par ses proches comme un homme bon, aimant les enfants, toujours calme -, il est impossible que Kévin Deffense ait commis les actes qui lui sont reprochés. Estimant qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments objectifs dans le dossier établissant la culpabilité de leur client, ils ont longuement rappelé aux jurés que le doute devait profiter à l’accusé.

Pendant les répliques, l’avocat général et l’avocate des parties civiles ont souligné que la défense avait soigneusement évité d’expliquer pourquoi la victime présentait des brûlures en forme de “Donut“, qui, selon l’ensemble des médecins, constituaient des traces de maltraitance volontaire, montrant que l’enfant avait été maintenu de force dans une baignoire d’eau chaude.

Les jurés devront répondre, durant la délibération qui se prolongera vraisemblablement tard dans la soirée, à neuf questions sur la culpabilité.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.