The Legacy of Henry Kissinger: A Controversial Figure in History

The Legacy of Henry Kissinger: A Controversial Figure in History

Henry Kissinger est décédé hier à l’âge de 100 ans. Comme l’historienne Margaret MacMillan l’explique dans son livre Nixon et Mao, Kissinger partageait la même obsession que Richard Nixon : il voulait changer le cours de l’histoire. Pour le plus grand malheur des États-Unis, ces deux hommes y sont parvenus.

Kissinger était un réaliste. Il ne s’embarrassait jamais de considérations morales.

Grand manipulateur des médias, ceux qui l’ont connu personnellement rapportent qu’il tenait deux discours. Un pour le grand public, rassurant, presque superficiel, et un autre pour les initiés, cynique et toujours prêt à défendre les intérêts des riches élites économiques américaines. Kissinger avait d’ailleurs été le protégé de Nelson Rockefeller, qui avait repéré ses grands talents.

Kissinger était admiré pour sa diplomatie au Proche et au Moyen-Orient et louangé pour sa politique de détente avec l’URSS. Mais il était aussi détesté par plusieurs pour sa politique catastrophique et sanguinaire au Vietnam ou pour son rôle dans la chute de Salvador Allende.

Cependant, son accomplissement majeur demeure le rapprochement en 1972 entre la Chine de Mao Zedong et les États-Unis, alors qu’il était le secrétaire d’État de Nixon.

Conséquences du rapprochement avec la Chine

Nixon et Kissinger pensaient qu’un rapprochement sino-américain forcerait les Soviétiques à armer davantage leur frontière avec la Chine. En effet, c’est ce qui se produira. Cet effort militaire aux coûts colossaux contribuera à la chute de l’URSS.

Mais le rapprochement avec la Chine aura un prix énorme qui devient de plus en plus évident à mesure que les années passent. Dès 1972, les États-Unis ont opéré de larges transferts de technologies vers la Chine dans tous les domaines, y compris dans l’industrie militaire. Ils ont ouvert leur marché aux produits chinois. Ils ont désenclavé la Chine.

Or, la Chine des années 1970 se portait très mal. Sa population augmentait en flèche, tandis que sa production industrielle et sa production agricole diminuaient. Sans l’aide des États-Unis, le régime communiste chinois se serait probablement effondré.

Construire un adversaire plus formidable encore

Tout le paradoxe de la diplomatie de Kissinger est ici. En cherchant à détruire l’URSS, il a finalement contribué à construire un adversaire plus redoutable encore, la Chine.

Jusqu’à la fin de sa vie, Kissinger refusera de reconnaître qu’il a été l’un des principaux artisans du renforcement de la Chine contre les États-Unis. Curieusement, alors qu’il était obnubilé par la menace communiste russe, la menace communiste chinoise ne l’a jamais vraiment inquiété.

Un peu avant sa mort, il s’est même rendu en visite en Chine, une toute dernière fois.

Kissinger et Nixon ont réussi à changer le cours de l’histoire. Mais pas comme ils l’auraient souhaité.

Le monde d’aujourd’hui, avec au cœur la rivalité entre la Chine et les États-Unis, est en grande partie le résultat de la diplomatie hasardeuse de Kissinger.

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