Le Petit Guide illustré du TDAH : le témoignage poignant d’Alice Gendron

Le Petit Guide illustré du TDAH : le témoignage poignant d’Alice Gendron

Alice Gendron a appris qu’elle souffrait d’un TDAH à l’âge de 29 ans. Alors que le gouvernement a dévoilé, à la mi-novembre, une nouvelle stratégie nationale pour améliorer le diagnostic et l’accompagnement des troubles du neurodéveloppement, cette créatrice de contenu sur les réseaux sociaux (« La Mini Coach TDAH », sur Instagram) publie chez Albin Michel Le Petit Guide illustré du TDAH. Elle y décrit précisément et avec humour le fonctionnement des personnes atteintes de ce trouble, qui fait encore l’objet de clichés, et donne des conseils pour mieux vivre avec.

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Comment en êtes-vous arrivée à faire diagnostiquer votre TDAH à l’âge adulte ?

« Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? » : j’ai passé une bonne partie de ma vie à me poser cette question, et il a fallu attendre mes 29 ans pour avoir enfin une réponse. Entre-temps, je me suis sentie si seule avec mes questionnements… « Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à gérer et à organiser mes devoirs ? » « Pourquoi est-ce que j’oublie toujours mes rendez-vous ? » « Pourquoi je me lasse rapidement de tout et n’arrive jamais à me concentrer, contrairement aux autres ? » J’ai souffert de cette impression d’être anormale. Devenue étudiante et adulte, je me suis retrouvée pendant des années sur le divan d’un psy à raconter comment ces symptômes pesaient sur ma vie et quels efforts énormes je devais faire pour les compenser, sans que les mots « troubles de l’attention » ne soient prononcés une seule fois. Si le TDAH est de plus en plus reconnu chez l’enfant, ce n’est pas le cas chez les adultes. Les médecins sont peu formés, les spécialistes rares…

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Alors j’ai commencé à glaner, seule, des informations sur des sites Internet anglophones qui en parlaient, à lire des témoignages dans lesquels je me reconnaissais, à résoudre le puzzle de moi-même… Jusqu’à trouver le courage de pousser un jour la porte d’un psychiatre qui a posé un diagnostic officiel sur mes soupçons, qui étaient donc fondés. L’idée de cet ouvrage, comme des contenus que je publie sur les réseaux sociaux, c’est de faire gagner du temps aux gens qui ont un TDAH, de leur éviter ces étapes douloureuses…

Vous consacrez une partie de l’ouvrage à la gestion des émotions après un diagnostic tardif de TDAH. En quoi celle-ci peut-elle être difficile ?

En sortant du cabinet du psychiatre qui m’a diagnostiquée, j’avais un grand sourire, je me sentais légère. J’avais l’impression de respirer enfin, de comprendre, de ne plus être seule. Mais, rapidement, ce sentiment de soulagement a fait place à une profonde tristesse : on pense au passé et à tous les impacts que ce TDAH non diagnostiqué a sans doute eus sur notre vie scolaire, sentimentale ou professionnelle. On songe au futur et à tous les obstacles qu’il va peut-être poser, encore, en travers de notre chemin, à la manière avec laquelle on va essayer de le dompter. Viennent ensuite la colère et les questions : « Pourquoi personne ne l’a remarqué plus tôt ? », « pourquoi mes profs n’y ont jamais pensé, alors qu’ils décrivaient tous dans mes bulletins scolaires, année après année, les mêmes “symptômes” chez moi ? », « pourquoi mon psy ou mon généraliste n’ont pas été attentifs et formés ? »

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2023-12-02 10:00:13

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