Cantines des écoles : le grand écart des tarifs dans les 40 villes du 93

Cantines des écoles : le grand écart des tarifs dans les 40 villes du 93

Dis-moi où tu habites, je te dirai combien tu payes les repas de tes enfantsâ?¦ En Seine-Saint-Denis comme ailleurs, ce sont les communes qui décident des tarifs, des modalités d’inscription ou de la composition des menus au sein des cantines. Le choix est à la fois financier et politique. Résultat : à conditions sociales égales, les tarifs peuvent être multipliés par six selon les villes ! A l’heure où tombent les premières factures mensuelles de cantine, voici de quoi y voir plus clair.

Les tarifs des cantines en élémentaires dans les 40 villes du 93. (LP/Infographie.) Des tarifs plutôt en hausseâ?¦ Par rapport à l’an dernier, votre facture ne bougera pas dans douze communes (Bagnolet, Le Blanc-Mesnil, Bobigny, Le Bourget, Drancy, Dugny, Pierrefitte, Romainville, Stains, Tremblay, Vaujours et Villemomble). Quatre villes (Aulnay, Bondy, Livry et Saint-Denis) ont choisi de modifier leur mode de calcul, ce qui a pour conséquence une hausse pour certaines familles, mais des baisses pour d’autres. Les vingt-trois autres communes ont décidé d’augmenter les tarifs, en général en suivant l’inflation. Les hausses vont de 1 ou 2 centimes par repas (à Montreuil) à 5 % des tarifs (Noisy-le-Sec et Aubervilliers). Seule Villetaneuse a voté une baisse, mais les tarifs évolueront à la hausse dès janvier 2016.â?¦et inégaux selon les villes. Pour arrêter le prix des repas, la plupart des villes optent pour le quotient familial (seuls Gournay et Vaujours appliquent un tarif unique). En fonction de leurs revenus et de leur situation, les familles se voient appliquer un tarif, correspondant à des tranches prédéfinies, à un prix personnalisé via le calcul d’un « taux d’effort », ou des remises du CCAS (Centre communal d’action sociale). Une usine à gaz un brin complexe, mais qui ne doit pas masquer une réalité : c’est bien la commune qui fixe le prix du repas, même s’il varie ensuite en fonction des revenus. Résultat : les prix font le grand écart. Une famille, dont les parents au chômage touchent 17 600 â?¬ d’indemnités annuelles, payera le repas de leur enfant 0,54 â?¬ à La Courneuve mais 3,45 â?¬ à Coubron, soit près de 6 fois plus ! Les deux villes ont certes des caractéristiques fort différentes. Mais même pour des villes voisines, comme Pantin (0,65 â?¬) et Aubervilliers (2,10 â?¬), les tarifs font plus que tripler. Pour les familles de classe moyenne (2 salaires, 55 500 â?¬ de revenus annuels), les écarts sont souvent moindres entre les villes, même si de Tremblay (1,86 â?¬) à Neuilly-sur-Marne (5,49 â?¬), le prix triple également. Gratuité en élémentaire à Bobigny, Dugny, Drancy et Le Bourget Lancée en janvier 2007 à Drancy et au Bourget, la gratuité des cantines en élémentaire (du CP au CM 2) fait son chemin. La mesure est aussi entrée en vigueur en 2009 à Dugny, qui appartient la même communauté d’agglomération Aéroport du Bourget. Dernière en date, Bobigny applique le dispositif depuis janvier dernier, avec un certain engouement : 72 % des petits Balbyniens mangent à l’école cette année, contre 55 % l’an dernier. En revanche, les effectifs restent stables en maternelle, où la cantine demeure payante (entre 0,67 â?¬ et 4,37 â?¬ à Bobigny, 0,86 â?¬ et 3,14 â?¬ au Bourget, 0,71 â?¬ et 3,96 â?¬ à Drancy et 1,88 â?¬ et 3,22 â?¬ à Dugny).La mise en place de la cantine gratuite a coûté 1,9 Mâ?¬ à la ville de Bobigny. Un poids budgétaire que toutes les villes ne peuvent supporter. En 2007, Noisy-le-Sec y était passé avant de renoncer l’année suivante.J.-G.B. Les impayés, la plaie des communes. Est-ce lié à ces prix parfois prohibitifs ? Près d’une commune sur deux avoue observer une hausse des impayés. Le taux de mise en recouvrement oscille entre 30 et 40 % à La Courneuve, L’Ile-Saint-Denis, Pierrefitte ou Stains. C’est le Trésor public qui se charge de relancer les familles. Sans quoi, le budget des villes est mis à mal. Toutes les villes mettent en effet déjà la main à la poche : le prix de revient d’un repas (achat des aliments, charges de personnel, transport, conditionnement) va de 6 â?¬ à 12 â?¬ selon les communes. Des villes tentées de limiter l’accès à la demi-pension La cantine, c’est (presque) pour tout le monde. Dans 32 villes sur 40, la cantine est ouverte à tous les enfants, sans condition. Parfois, comme à Tremblay ou Saint-Denis, les inscriptions sont même automatiques, pour chaque enfant scolarisé. Mais tous ne mangent pas forcément à l’école. Les taux de fréquentation varient, selon les communes, de 45 % (à Sevran) à plus de 80 % au Raincy, aux Lilas ou à La Courneuve. Des différences qui ne s’expliquent pas nécessairement par les écarts de tarifs. A Clichy-sous-Bois, plus d’un écolier sur deux rentre à la maison le midi : « C’est sans doute lié au fait qu’un certain nombre de parents n’ont pas de travail et qu’ils sont donc là pour faire manger les enfants », glisse le maire PS Olivier Klein.Huit communes posent des conditions d’inscriptionLa plupart des villes font manger entre 50 et 70 % des enfants des écoles. A Pantin, si l’on comptabilise les demi-pensionnaires occasionnels, plus de 9 enfants sur 10 mangent au moins une fois dans l’année à la cantine. Mais derrière ces chiffres massifs, les communes doivent s’adapter. Huit d’entre elles ont ainsi préféré poser des conditions préalables aux inscriptions, quitte à alimenter la polémique.â??premier arrivé, premier serviâ? La FCPE, principale fédération de parents d’élèves, rappelle que la cantine est un droit pour tous et que les maires s’exposent à des poursuites judiciaires. « Je prends le risque, je n’ai pas le choix », assume Michel Bourgain.G.B. et J.-G.B. Dans les assiettes, le bio se généralise

Illustration. Dans presque toutes les villes du 93, les menus intègrent des aliments issus de l’agriculture biologique. (LP/M.C.) Certes, les prix des cantines ont tendance à augmenter, mais la qualité aussi. D’après leurs déclarations, la quasi-totalité des communes se sont mises au bio. Seules quatre villes (Clichy, Montfermeil, le Raincy et Villepinte) n’en font pas. Toutes les autres proposent des produits issus de l’agriculture biologique, au moins de temps en temps. Cela va d’un menu par an à Vaujours, à 50% des aliments toute l’année au Bourget (35% à l’Ile-Saint-Denis et 30% à Montreuil ou Sevran). A Saint-Denis, le pain, les yaourts ou les pommes sont systématiquement bio. Et la tendance est à la hausse à peu près partout. Au Blanc-Mesnil et à Pantin, qui utilisent la même cuisine centrale, le taux de produits bio doit passer de 17% à 20%.

2015-10-06 10:00:00
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