Malaise dans la corporation médicale en Ontario : épuisement professionnel et lutte pour la rémunération

Malaise dans la corporation médicale en Ontario : épuisement professionnel et lutte pour la rémunération

L’épuisement professionnel, la souffrance et l’anxiété, voire même les idées suicidaires pour certains. Le diagnostic est clair : les médecins de famille vont mal, en Ontario comme dans le reste du pays. Déjà éprouvés par la pandémie qui a vu un grand nombre d’entre eux se détourner de la pratique, le malaise ne semble pas se dissiper dans la corporation et tous les voyants sont au rouge.

Le Collège des médecins de famille de l’Ontario a sondé la profession en mai dernier. Dans un rapport qualifié de sonnette d’alarme par l’institution, 65% des 1300 médecins interrogés ont fait part de leur intention de quitter leur cabinet, ou tout au moins de réduire leurs heures de travail au cours des cinq prochaines années.
Environ 40 % du temps de travail hebdomadaire d’un médecin de famille en Ontario est consacré à des tâches administratives. Cette situation alarmante affecte également les médecins du reste du pays : dans un sondage de l’Association médicale canadienne datant de 2021, un médecin canadien sur deux disait souffrir d’épuisement professionnel.

Ces données inquiètent Jean-Joseph Condé, médecin et porte-parole de l’AMC, surtout lorsque l’on considère que la population canadienne vieillit et que le besoin en soins de santé va augmenter, avec des soins plus complexes, plus de comorbidités et des hospitalisations plus longues. Dr Condé souligne que “le mal-être est plus grave chez une partie d’entre eux, 14 % des sondés ont eu des pensées suicidaires tellement ils se sentent écrasés sous la pression”.

Le principal grief des médecins de famille entrevus concerne un acronyme : DME, pour dossiers médicaux électroniques. Plus généralement, c’est tout le travail de bureau qui est pointé du doigt. Les médecins ontariens travaillent en moyenne 47,7 heures par semaine, dont 40 % sont consacrées à des tâches administratives. Ces tâches ont un impact sur les praticiens et leur enlèvent du temps pour les patients, explique le Dr Ramsey Hijazi.

Pour remédier à cette situation, certains ont décidé de demander une rémunération plus équitable. Les médecins de famille sont parmi les praticiens les moins bien rémunérés, selon le Dr Park, président de l’AMO. Les augmentations d’honoraires n’ont pas suivi l’inflation, en particulier ces dernières années. Cela a conduit à des difficultés financières pour de nombreux médecins de famille.

Cette situation préoccupante a conduit à la création d’un nouveau syndicat de médecins de famille en Ontario. Le Dr Hijazi, qui dirige ce syndicat, explique que depuis sa création en juillet dernier, 1200 médecins ontariens ont rejoint cette organisation.

La surcharge administrative, le manque de reconnaissance financière et le sous-financement du système de santé sont autant de problèmes qui affectent les médecins de famille en Ontario. Ces problèmes pourraient avoir des répercussions sur l’accès aux soins pour la population ontarienne dans les années à venir.
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