Les dilemmes de l’opposition face aux grèves : encourager ou maintenir la distance?

Les dilemmes de l’opposition face aux grèves : encourager ou maintenir la distance?

Il n’est pas facile d’être dans l’opposition, je le sais bien. On se retrouve souvent dans le mauvais rôle, pris entre l’arbre et l’écorce et en danger de passer pour chialeux. Néanmoins, il faut maintenir un certain niveau de sens des responsabilités et se comporter comme quelqu’un qui pourrait se retrouver au pouvoir.

Que penser alors des partis d’opposition dont les élus se promènent sur les lieux des manifestations ces semaines-ci pour encourager les grévistes? Ils diront qu’ils soutiennent l’amélioration des services publics dont se réclament les employés en débrayage.

Mais la ligne est très mince entre encourager les grévistes et encourager la grève. Est-ce décent pour un député d’opposition, pendant que les écoles sont fermées, que des chirurgies sont reportées, d’aller soutenir la grève? Je suis tenté de répondre non. Pire encore pour un chef.

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Québec solidaire

Je fais une exception pour Québec solidaire, un parti résolument à gauche qui n’a jamais gouverné et qui n’est pas sur le point d’y arriver. Son penchant prosyndicat est connu et annoncé.

Les lignes de piquetage sont un habitat naturel pour le militant de Québec solidaire comme les forêts d’eucalyptus pour le koala. Si un jour un gouvernement de QS en venait à négocier avec les employés de l’État, les syndicats du secteur public rêveraient à la manne.

Mais pour les libéraux qui ont négocié des conventions à répétition et qui ont toujours négocié ferme, que dire? Habiles, ils envoient la populaire députée Marwah Rizqy à la rencontre des grévistes. Celle-ci semble bien accueillie.

Mais sérieusement, il y a quelques années à peine, les mêmes syndicats nous rebattaient les oreilles concernant le carnage causé par le gouvernement libéral dans les écoles. L’austérité! Comment le Parti libéral du Québec peut-il jouer le jeu politique au point d’aller aujourd’hui sur les lignes de piquetage et demander au gouvernement de délier les cordons de la bourse? Et le faire sans rire.


Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

Le Parti Québécois

Quant au Parti Québécois, le chef et les députés ont été assez présents pour aller soutenir les grévistes. J’ai même vu le nouveau député Pascal Paradis prenant la parole lors d’une manifestation du Front commun. “Lâchez pas. On est encore avec vous!” N’est-ce pas directement encourager la grève?

Le député aurait aussi pu inclure dans son discours que la dernière fois qu’une telle grève s’est produite, son parti a jugé qu’après trois semaines, les écoles devaient rouvrir. Il aurait pu expliquer que le chef fondateur de son parti a alors fait voter l’une des lois spéciales les plus dures pour forcer le retour au travail des profs.

La grève est légale, mais elle ne devrait être utilisée que comme un dernier, mais vraiment dernier recours. L’opposition peut encourager les deux parties à négocier. Elle peut blâmer publiquement le gouvernement pour ses manquements ou ses gaffes dans la négociation. La CAQ ne mérite pas de félicitations pour sa stratégie.

Mais encourager la grève? C’est non.

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