Cole Caufield: Apprendre à marquer à nouveau

Cole Caufield: Apprendre à marquer à nouveau

Depuis qu’il est à la barre du Canadien, Martin St-Louis répète souvent qu’il n’apprendra pas à Cole Caufield à compter des buts, et qu’un marqueur comme lui n’oublie jamais comment lancer. Il veut plutôt polir le reste de son jeu pour en faire un joueur plus complet. Une portion de l’équation se vérifie cette saison. On observe que le trio de Caufield tue plus rapidement les jeux lorsqu’il est dans son territoire, que le jeune ailier est plus dynamique en échec avant et qu’il s’implique plus physiquement dans une certaine mesure. On le voit également pénétrer la zone offensive avec la rondelle plus souvent qu’il ne le faisait par le passé. Mais aurait-il oublié comment marquer? Il n’a que trois buts à 5 contre 5 depuis le début de la saison et n’a pas marqué en supériorité au cours des 15 derniers matchs. Le petit ailier est arrivé à Montréal après des saisons records dans les rangs collégiaux pour les buts. Il touchait la cible de tous les angles. Il a également pris d’assaut la Ligue nationale de hockey (LNH) avec une moyenne 35 buts par saison à ses trois premières campagnes. Or, cette année, au train où vont les choses, Caufield se dirige vers une production de 20 buts.Il a beau avoir 22 ans, l’Américain doit surmonter les mêmes défis que les autres : les succès passés ne sont pas nécessairement garants de l’avenir. Certains joueurs vedettes de la LNH ont réussi à changer leurs angles d’attaque au fil des années afin de demeurer imprévisibles. En revanche, un vieux routier comme Alex Ovechkin a toujours appliqué la recette qui l’a rendu dominant en supériorité numérique pendant des années, mais il n’est subitement plus capable de se démarquer. S’adapter ou mourir ne s’applique pas seulement aux vétérans qui s’accrochent, c’est également vrai pour les jeunes qui doivent sans cesse ajouter de nouvelles cordes à leur arc. La ligue évolue et il faut tout le temps que tu évolues, a indiqué St-Louis. Il faut que tu te réinventes comme joueur. Ça fait partie d’avoir une longue carrière pour avoir du succès. Cole passe à travers ça présentement. C’est un jeune joueur et ce n’est pas une ligue facile. Je sais qu’il n’a pas oublié comment marquer des buts.

Sa place dans le trafic
Caufield est devant deux réalités distinctes : ses ennuis à forces égales et ses ennuis en avantage numérique. À 5 contre 5, les statistiques avancées suggèrent qu’il est aussi dangereux qu’avant. Son trio marque moins de buts, bien sûr, mais les occasions sont un peu plus nombreuses, son volume de tirs est à la hausse. Or, les attaques auxquelles Nick Suzuki et lui nous avaient habitués, comme ces fameuses montées rendues dangereuses par des passes transversales en entrée de zone, sont beaucoup moins fréquentes. Les tirs de Caufield dans des angles fermés, à la hauteur de la ligne de but, ne trompent plus personne. Et l’attaquant qui marquait sur 13,2 % de ses tirs à 5 contre 5 avant cette saison n’obtient qu’un taux d’efficacité de 4,5 % jusqu’à maintenant.
Cela ne lui ressemble pas. Ces statistiques-là ont tendance à régresser vers la moyenne a fait valoir Suzuki. C’est vrai, les bons joueurs finissent toujours par s’adapter, même si un taux de succès aux lancers peut rester anormalement bas durant une saison complète. Nathan MacKinnon avait affiché un taux d’efficacité de 6,3 % à 5 contre 5 durant la saison écourtée par la COVID, en 2020-2021. Il n’a jamais été sous la barre des 10 % depuis. Sidney Crosby, qui rend visite au Canadien mercredi en compagnie des Penguins de Pittsburgh, avait affiché un taux de conversion de 7,1 % durant la saison 2017-2018. Lui non plus n’est jamais retombé sous les 10 % dans les six campagnes suivantes. Bref, ça arrive même aux meilleurs.
Le CH ne va pas pour autant regarder Caufield s’engloutir en se disant que le temps va arranger les choses. D’une certaine façon, il est devenu le visage d’une nouvelle campagne que fait St-Louis auprès de ses joueurs, soit de passer plus de temps au cœur de l’enclave. Selon l’entraîneur, il s’agit d’une des clés pour que Caufield recommence à profiter de ses chances. Elles sont où ces chances-là? C’est rare qu’elles sont tout le temps à l’extérieur (de l’enclave). Les chances sont en dedans. Les joueurs habiles qui aiment manier la rondelle en périphérie sont parfois plus difficiles à convaincre que ce genre d’approche est nécessaire. Mais si Caufield veut lancer d’endroits différents, et profiter d’un gardien et d’une défense positionnés différemment, il doit se poster ailleurs de temps en temps. Les équipes qui créent le plus d’attaques dans la circulation, soit dit en passant, ont le double des buts qu’a réussis le Tricolore par le biais de déviations. St-Louis n’est pas en train de demander à ses attaquants de tous se transformer en Brendan Gallagher et d’aller continuellement payer le prix dans la circulation lourde. Ce n’est pas non plus d’établir domicile devant le filet pour obstruer la vue du gardien. C’est, d’une part, d’apporter la rondelle soi-même au filet de temps en temps au lieu de toujours la passer à un coéquipier. Et d’autre part, c’est de bien lire le jeu afin de déterminer le bon moment pour ajouter du chaos dans le bas de l’enclave. Des tracés inusités au milieu de plusieurs adversaires sont susceptibles de créer de la confusion dans les couvertures défensives. Le Canadien en sait quelque chose, car il en est lui-même victime. Caufield convient qu’il est l’un de ceux qui gagneraient à le faire plus souvent. Ce n’est pas vraiment d’avoir une présence devant le filet, c’est d’arriver à l’intérieur de l’enclave et de prendre l’autre équipe par surprise, a précisé Caufield. On peut toujours être plus souvent autour du filet. Ces passages-là peuvent nous permettre de récupérer les retours et les rondelles libres. C’est une question de Horaire et d’être plus souvent à l’intérieur.

Un avantage disparu
L’autre réalité que connaît Caufield, c’est que sa production est devenue stérile en supériorité numérique. La prescription du médecin pour corriger ce malaise ne sera pas la même qu’à égalité numérique, mais il y a là aussi un remède à trouver. Si les indicateurs offensifs demeurent encourageants à 5 contre 5, tout est en baisse du côté de l’avantage numérique, avec des infériorités adverses qui ont trouvé le moyen de le menotter. C’est sûr que c’est frustrant de ne pas avoir d’occasions, mais créer du mouvement et donner le disque à des gars qui sont dans de meilleurs emplacements est ce qui fait fonctionner une attaque à cinq, a noté Caufield. On a un joueur de plus qu’eux, alors quelqu’un devrait être libéré. J’essaie donc de trouver des façons différentes de me mettre à découvert et d’obtenir plus d’occasions. Le fait que Suzuki ait été muté à la ligne des buts et que le cercle droit soit désormais l’affaire de Juraj Slafkovsky pourrait changer les choses. Sean Monahan est soudainement devenu beaucoup plus menaçant au centre de l’enclave, et Slafkovsky est souvent le joueur le plus à découvert pour lancer. Les droitiers Suzuki et Caufield sont d’un côté et de l’autre, il y a trois gauchers prêts à tirer sur réception. Cela n’aidera peut-être pas Caufield à court terme, mais si le CH commence à générer des menaces à plusieurs endroits, les autres équipes n’auront pas le choix d’arrêter de tricher du côté de Caufield, et cela devrait ensuite lui rapporter. Caufield ne rate pas le filet plus souvent en supériorité numérique, mais ses occasions de tirer sont plus rares. La responsabilité incombe aussi à ses coéquipiers de le libérer.
Je pense que, pour nous, il s’agit simplement d’avoir quelques menaces différentes et générer plus de tirs en supériorité numérique en provenance de partout. C’est surtout de cela qu’on parle en ce moment. Mais en fin de compte, lorsque j’ai des occasions, il faut que j’en profite.
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