Une victoire spéciale pour le Canadien: le récit de Justin Barron

WINNIPEG | Marquer le but gagnant, en prolongation, devant ses parents et avec son frère devant lui, dans l’uniforme de l’équipe adverse, c’est assurément un sentiment assez unique.

Le sourire de Justin Barron, une fois de retour dans le minuscule vestiaire des visiteurs du Centre Canada Life, voulait tout dire.

« C’était vraiment spécial de la façon dont c’est arrivé. Je ne m’attendais pas à obtenir du temps de jeu en prolongation. Puis, Mike (Matheson) et (Adam) Lowry ont écopé d’une punition, ce qui a fait en sorte que mon frère et moi, on s’est retrouvé sur la patinoire. »

Dommage pour Morgan qui, jusque-là, avait eu le dessus sur son jeune frère dans ce match.

Le bonheur était également perceptible dans le visage de Jake Allen. Le soulagement aussi. Il a repoussé 30 tirs en route vers son premier gain depuis le 28 octobre. Une disette de sept rencontres.

«Ça fait du bien d’arriver à la pause (de Noël) sur une bonne note. J’ai le sentiment d’avoir bien joué lors de mes dernières apparitions devant le filet, a soutenu Allen. C’est important de rester patient. Dans cette ligue, parfois on dirait que tu ne peux pas perdre. D’autre fois, tu as besoin d’un peu de chance pour gagner. »

De la chance, c’est un peu ce que le Canadien a obtenu, lundi soir. Car malgré l’effort et le travail, c’était loin d’être parfait. Mais les hommes de Martin St-Louis se sont tenus debout dans la tourmente et ont fini par être récompensés.

«On a eu des problèmes avec notre exécution en première période. Mais on s’est replacé, a déclaré l’entraîneur-chef du Canadien. Jake (Allen) a joué un excellent match. On a écoulé deux punitions et notre attaque massive a produit deux buts. »

Dans le doute

Les joueurs du Tricolore ont également été récompensés par leur présence au filet. Un aspect sur lequel leur entraîneur insiste depuis quelque temps. Les deux premiers buts de l’équipe ont été le résultat de cette présence près de Connor Hellebuyck.

Josh Anderson en a profité pour marquer son troisième but en deux matchs. Est-ce le début d’une séquence? Ça reste à voir.

« Il est récompensé parce qu’il joue de la bonne façon, a souligné St-Louis. Et je considère qu’il joue de la bonne façon depuis un bout de temps. Parfois, ça prend un peu plus de temps pour le vent tourne. »

Par la suite, Anderson s’est fait complice du but de Christian Dvorak en lui refilant le disque sur un jeu qui aurait très bien pu être rappelé par les officiels.

«J’ai senti une secousse sur mon bâton, mais dans le feu de l’action, c’était difficile de dire si c’était la rondelle ou un bâton de l’adversaire », a raconté Anderson.

Et comme il n’y avait pas de bâton assez près, cette secousse était donc bel et bien la rondelle. Même si c’était très difficile à déterminer sur la reprise.

« Je comprends pourquoi ils ont porté la séquence en appel. De l’angle qu’on avait, je trouvais que la rondelle avait changé de direction à cause du bâton d’Andy. Mais on s’est croisé les doigts. »

Bon pour l’expérience

C’est en disputant des matchs comme celui-là, où il garde la tête hors de l’eau et parvient à l’emporter malgré le tumulte, que le Canadien forgera son expérience. Et les Jets n’étaient pas une proie facile.

Costauds et agressifs, ils ne donnent pas la vie facile à quiconque s’aventure dans leur territoire. Ce n’est pas pour rien qu’ils présentent l’une des brigades défensives les plus étanches du circuit.

« C’est une belle victoire d’équipe. On a été capable de s’adapter, on a été alerte, a déclaré St-Louis. On continue à se faire récompenser et à aller chercher des résultats par notre comportement sur la glace. C’est important pour une jeune équipe. »