Omar Victor Diop : la création photographique colorée à Deauville

Omar Victor Diop : la création photographique colorée à Deauville
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« Aujourd’hui, je peux dire que j’ai une histoire et une relation avec Deauville (Calvados) », sourit Omar Victor Diop. Depuis deux ans, le photographe originaire du Sénégal est lié au festival de création photographique Planches contact.

Après une première résidence pour l’édition 2022 du festival, le photographe est revenu cette année pour donner naissance à une nouvelle exposition et à un livre (lire encadré). Des photographies et des mises en scène hautes en couleur, où des personnages imaginaires qu’il interprète habitent un Deauville décor de ses errances.

« Deauville était le théâtre de mes pensées »

« Qu’emportons-nous dans les compartiments capitonnés de nos valises sentimentales lorsque nous voyageons ? ». En arrivant en résidence pour le festival à Deauville, il y a deux ans, le photographe né à Dakar s’était laissé porter par cette interrogation pour le guider dans ses déambulations deauvillaises.

« Quand je suis arrivé, je connaissais peu Deauville, j’avais dû venir un week-end quand j’étais étudiant », se souvient le photographe qui a surtout posé un « en ce qui concerne l’architecture » sur la station balnéaire. « Ce qui m’a intéressé c’était ces maisons, les rues, de flâner et d’avoir une lecture plutôt paysagiste de la ville. J’ai voulu faire un travail dans Deauville, plus que sur Deauville », commente le photographe.

Omar Victor Diop, lors de la précédente édition du festival Planches contact.  ©Archive

Cette démarche s’est poursuivie pendant près de deux ans de résidence, lors de courts séjours « de plusieurs jours » à Deauville, « sur deux hivers et deux printemps ». De ses errances et de ses réflexions sur la dimension intime du voyage sont nées de grandes photographies où Omar Victor Diop s’est décuplé à l’infini dans différents lieux emblématiques de la station balnéaire, comme les Bains Pompéiens, la Villa Strassburger, la plage ou encore le Normandy, mais aussi d’autres maisons d’anonymes.

« Deauville a été le théâtre de mes pensées », sourit celui qui a donné naissance à des mises en scène où il nous invite dans l’intimité de son imaginaire, habité par ses souvenirs d’enfance au Sénégal. « J’ai commencé ce projet juste au moment où j’ai décidé de m’installer en France après 10 ans d’allers-retours entre le Sénégal et la Franceexplique-t-il. Ces photos, ce sont aussi les pensées d’un nouvel expatrié il y a beaucoup de mélancolie, un peu de nostalgie aussi, mais qui n’est pas douloureuse car je peux retourner à Dakar quand je veux ».

J’ai emmené un peu de Dakar en Normandie.

Omar Victor Diop

Un livre photo sur Deauville

Omar Victor Diop a dévoilé un livre publié aux Éditions Louis Vuitton dédié à Deauville. Un ouvrage intitulé Fashion Eye Deauville issu de son travail en résidence pour le festival Planches contact pendant deux ans, en 2022 et 2023. Dans une vidéo, il raconte : « Je suis parti sur le principe d’une journée matérialisée par le changement de couleur du ciel qui part du bleu au turquoise, du jaune-doré pour le midi, puis on part vers des roses et on termine dans une espèce de crépuscule qui correspond aux trois dernières images du livre. Cette palette de couleurs, c’est peut-être la palette d’émotions que j’ai éprouvées et que j’éprouve encore à l’idée de Deauville ».

Un laboratoire pour expérimenter

En petit ou très grand format, « dans une histoire montée de toutes pièces », les photos d’Omar Victor Diop nous dévoilent de multiples personnages imaginaires qu’il interprète en se démultipliant, restant ainsi fidèle à l’autoportrait son exercice de prédilection.

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« À Deauville, j’ai développé une nouvelle façon de faire de l’autoportrait je suis allé plus loin », raconte-t-il, insistant sur le côté très « créatif » de ses deux années de résidence : « Jusqu’à présent, je faisais des autoportraits assez frontaux, avec des regards-caméra car je faisais souvent référence à des histoires et personnes réelles, l’idée étant d’invoquer leur mémoire, de les faire participer à la conversation. Pour mes séries à Planches contact, j’ai créé une armée de personnages anonymes de soldats narratifs. Cela m’a donné plus de flexibilité car j’avais moins besoin d’expliquer que ça n’était pas à propos de moi, mais de personnages fictifs ». Une piste créative qu’il compte bien continuer d’explorer dans ses projets futurs.

Deauville est le décor des déambulations scénarisées du photographe Omar Victor Diop.
Deauville est le décor des déambulations scénarisées du photographe Omar Victor Diop. (©Omar Victor Diop)

Pendant près de deux ans, Omar Victor Diop a fait de Deauville un « studio à ciel ouvert » et un lieu où il a pu expérimenter. « Ce projet a été très utile parce que j’ai toujours créé plutôt à Dakar dans mon studio, ou à Paris. Là j’ai eu une sorte de retour à la rue. L’idée d’embarquer mon appareil photo et de faire un journal illustré est née à Deauville et je vais la poursuivre », se réjouit le photographe pour qui la résidence restera un moment important :

Dans ma façon de travailler, je suis plutôt casanier et sauvage. À Deauville, je suis sorti du studio et retourné à la rue pour photographier des lieux, j’ai travaillé avec d’autres photographes qui ont tous des parcours très différents, je me suis lâché en faisant de très grands formats… Je pense que c’est pour ça qu’on fait des résidences, pour challenger ses pratiques et s’exposer à d’autres formes de création.

Omar Victor Diop

Ses photos sont exposées gratuitement et jusqu’au 7 janvier à Deauville : rue Eugène Colas ; quai de l’Impératrice Eugénie et place Gabrielle Chanel.

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