Attentat au Burundi: attaques de RED-Tabara et réponse du gouvernement

Attentat au Burundi: attaques de RED-Tabara et réponse du gouvernement

Le groupe rebelle RED-Tabara (Résistance pour un Etat de droit au Burundi), principal combattant du régime burundais dirigé par le président Evariste Ndayishimiye, a revendiqué une attaque qui a causé la mort de vingt personnes, dont dix-neuf civils, dans l’ouest du Burundi vendredi soir, a annoncé le gouvernement le samedi 23 décembre. Le RED-Tabara a aussi affirmé avoir tué dix membres des forces de sécurité.

L’attaque a eu lieu à Vugizo, une localité située à une vingtaine de kilomètres de Bujumbura, capitale économique du Burundi, et frontalière de la RDC, où est basé le RED-Tabara.

Selon le gouvernement, l’attaque a intentionnellement visé les civils, tuant un total de vingt personnes, dont “douze enfants, parmi lesquels cinq de moins de 5 ans ; trois femmes dont deux enceintes ; et cinq hommes dont un des policiers qui intervenaient pour secourir les civils”. Neuf autres personnes ont été blessées et hospitalisées. Le gouvernement a condamné l’acte comme “terroriste, ignoble et barbare”.

De leur côté, les rebelles RED-Tabara ont affirmé que leurs combattants basés au Burundi ont attaqué le poste-frontière de Vugizo, tuant “9 militaires et 1 policier”.

Deuxième attaque en quinze jours

Selon deux sources militaires et sécuritaires, l’attaque visait une “position militaire”. Un haut gradé de l’armée a confirmé un bilan de vingt morts, dont des civils.”Des civils ont été pris entre deux feux et ont été tués, puis les assaillants se sont repliés en RDC”, a-t-il précisé.

C’est la deuxième action menée en moins de deux semaines par ces rebelles sur le sol burundais, où ils n’étaient plus actifs depuis des attaques menées en septembre 2021, dont l’une avait visé l’aéroport de Bujumbura.

Le 11 décembre, ils avaient fait état d’affrontements avec des militaires dans le nord-ouest du Burundi. “Le mouvement RED-Tabara promet de poursuivre ses opérations dans tout le pays”, avaient-ils écrit sur X.

Concentration des combats au Sud-Kivu en RDC

Depuis fin 2021, leurs combats se concentraient dans la province du Sud-Kivu, en RDC, où des forces burundaises ont été envoyées pour les traquer, selon des sources congolaises et burundaises. Mais les autorités de Kinshasa et Gitega ont toujours nié cette présence.

Dans un rapport publié en juillet, l’ONG Initiative pour les droits humains au Burundi (IDHB) a affirmé que des centaines de militaires et de miliciens burundais ont été envoyées secrètement dès décembre 2021 dans l’est de la RDC.

Un millier de soldats ont par ailleurs été officiellement déployés au Nord-Kivu dans le cadre d’une force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) mise en place à partir de novembre 2022. Ils se sont retirés le 11 décembre, après le non-renouvellement de la mission de cette force régionale.

Créé en 2011 et disposant d’effectifs estimés de 500 à 800 hommes, RED-Tabara est accusé d’être responsable de la plupart des attaques meurtrières et embuscades au Burundi depuis 2015.

Arrivé au pouvoir en juin 2020 après le décès soudain de Pierre Nkurunziza, le président Evariste Ndayishimiye s’est dit à plusieurs reprises prêt à “dialoguer” avec les groupes rebelles, notamment RED-Tabara et les Forces nationales de libération (FNL). RED-Tabara a rejeté cet appel, rappelant notamment le 13 novembre, dans un communiqué, qu’il posait comme préalable “la négociation des conditions d’organisation d’élections démocratiques, libres, inclusives et transparentes”.

Le Monde avec AFP

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