2023-12-24 23:35:17
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Les projets d’une biobanque suisse basée sur le modèle britannique sont bien avancés. L’étude coûterait 100 millions de francs.
Nicole Probst-Hensch mène des recherches à l’Institut suisse de santé publique et tropicale (Swiss TPH) à Allschwil, dans la région bâloise. Elle étudie par exemple l’influence de la pollution de l’air sur la santé. Votre étude Sapaldia, menée depuis 30 ans, a façonné la politique suisse en matière de qualité de l’air.
Nous voulons savoir si un médicament nouveau et coûteux présente des avantages à long terme ou s’il coûte simplement cher au fil du temps.
Selon l’épidémiologiste, il manque encore en Suisse des données sur la santé, par exemple sur des maladies courantes comme l’obésité ou le diabète. Le chercheur souligne l’importance de données représentatives à long terme : « Nous voulons savoir si un médicament nouveau et coûteux présente un bénéfice à long terme ou s’il coûte simplement cher dans le temps. »
L’objectif : des données plus personnalisées
La question de l’accès est tout aussi importante : est-ce pour toutes les régions, tous les hôpitaux, toutes les personnes ou seulement les riches ? C’est pourquoi Nicole Probst-Hensch – et avec elle la communauté de la santé publique – souhaite créer ce qu’on appelle une cohorte suisse avec une biobanque dans ce pays. Au moins 100 000 adultes et enfants doivent être examinés régulièrement au fil des ans et interrogés sur leur état de santé.
UK Biobank : un demi-million de génomes humains
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Le nouveau trésor de données génétiques de la UK Biobank promet avant tout des progrès dans le domaine de la médecine personnalisée. Les chercheurs affirment que la recherche de biomarqueurs pour certaines maladies sera simplifiée. Cela signifie : à l’avenir, il sera davantage possible d’adapter les thérapies au profil personnel des patients, y compris à leur profil génétique.
Le modèle du projet est la célèbre UK Biobank en Grande-Bretagne, qui collecte depuis 15 ans des informations sur la santé auprès d’un demi-million de volontaires : échantillons de sang, d’urine et de salive, poids, masse corporelle, conditions de vie et bien plus encore.
Les données britanniques sont accessibles mais pas toujours transférables
Les avantages des biobanques, et en particulier de la biobanque britannique, ne peuvent être surestimés, déclare Probst-Hensch. À titre d’exemple, elle cite des études sur les lipides sanguins, qui prédisaient le risque cardiovasculaire et qui ont conduit à la mise au point de médicaments hypolipidémiants : les statines.
Nous avons une nature différente, un mode de vie différent, quatre régions culturelles différentes et un climat différent.
Les données de la UK Biobank, y compris les nombreuses données génétiques, sont accessibles aux chercheurs du monde entier. Le chercheur souligne que c’est une bonne chose, mais qu’elle ne peut pas être transférée à 1:1 en Suisse: «La vie en Suisse est différente de celle au Royaume-Uni. Nous avons une nature différente, un mode de vie différent, quatre régions culturelles différentes et des conditions climatiques différentes lorsque nous pensons au changement climatique et à la recherche. »
Il existe également des différences génétiques
Il existe également des différences génétiques, comme le confirme le généticien humain britannique Timothy Frayling : les personnes d’origines génétiques différentes ont des gènes différents, des variations génétiques différentes. Vous pourriez manquer cela si vous ne regardez que des échantillons provenant de Grande-Bretagne.
Le Britannique considère une biobanque suisse comme une formidable opportunité. Mais qu’est-ce que cela pourrait apporter exactement ? Par exemple, surveiller les effets à long terme des pesticides et des produits chimiques, explique Probst-Hensch. Ou étudiez ce qui fait que les gens grandissent et vieillissent en bonne santé à l’époque du changement climatique.
Les changements sociaux, comme ceux provoqués par le travail à domicile, pourraient également être examinés. Ou l’influence de la numérisation sur les adultes et les enfants ou le stress psychologique élevé sur les jeunes.
Le financement est ouvert
Les plans du projet de biobanque suisse sont bien avancés. Probst-Hensch est convaincu qu’investir dans une biobanque suisse serait extrêmement rentable à court ou moyen terme. Mais le financement manque toujours. L’étude devrait coûter 100 millions de francs. Une étude pilote à Berne et à Lausanne sous la direction du BAG a été couronnée de succès. La balle est désormais dans le camp du Conseil fédéral.
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