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Campaign of Viktor Orban against European Union

by Nouvelles
Campaign of Viktor Orban against European Union

En Hongrie, on a l’impression de déjà vu car les affiches bleues du gouvernement sont étalées un peu partout dans le pays. Elles montrent la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec en arrière-plan Alexander Soros, fils et héritier du milliardaire philanthrope George Soros, et proclament “Ne jouons pas leur partition !“. C’est la façon du Fidesz, le parti néoconservateur et illibéral de Viktor Orban qui gouverne la Hongrie sans partage depuis 2010, de lancer sa campagne pour les élections européennes de juin. Lors des élections de 2019, c’était Jean-Claude Juncker qui était ainsi exposé dans les rues de Hongrie, aux côtés de George Soros, un financier américain d’origine juive hongroise ardent défenseur de l’état de droit et soutien des organisations non gouvernementales, honni par le Fidesz. La fondation de ce dernier a d’ailleurs vu dans cette nouvelle offensive souverainiste une propagande profondément entachée d’antisémitisme.

Onze questions orientées

Cette campagne d’affichage promeut une nouvelle “consultation nationale”, la douzième sous le Fidesz, intitulée “En défense de notre souveraineté”. Les Hongrois ont jusqu’au 10 janvier pour répondre à onze questions, accompagnées d’autant d’affirmations qualifiées par un porte-parole de la Commission européenne d’“ allégations complètement fausses”. “Bruxelles” est systématiquement visée dans le questionnaire, accusée de vouloir “créer des ghettos de migrants en Hongrie“, d’influencer la politique hongroise en utilisant l’argent de Bruxelles et de l’étranger” ou encore de favoriser “une propagande LGBTQ agressive ciblant les enfants”. La missive gouvernementale appelle aussi à mettre fin à l’aide militaire et financière de l’UE envers l’Ukraine ainsi qu’à s’opposer à son adhésion européenne.

Cette consultation est avant tout un moyen pour le gouvernement d’asséner ses messages pour mobiliser ses troupes. Seuls les partisans du Fidesz, qui représentent approximativement un tiers de l’électorat, ont pris part aux précédentes consultations du même type. Le juriste et historien Péter Techet voit dans cette consultation “un moyen de détourner l’attention des grosses difficultés économiques et de placer Orban dans sa position favorite du “seul contre tous” pour protéger la nation attaquée. Au niveau européen, en s’en prenant à brutalement à von der Leyen, il envoie le signal que, même isolé, il est prêt à tout pour bloquer l’UE s’il ne reçoit pas l’argent européen”, alors que 20 milliards d’euros normalement destinés à Budapest restent gelés par la Commission.

Rejoindre Meloni

Lors de sa conférence de presse de fin d’année, le 21 décembre, pour laquelle des médias indépendants hongrois ont été laissés sur la touche, Viktor Orban a estimé que le but des élections européennes en juin prochain est “d’ouvrir les yeux de Bruxelles” car selon lui “les bureaucrates bruxellois vivent dans une bulle”. Esseulé au niveau européen depuis que le Fidesz a dû quitter le Parti populaire européen (PPE) en 2021, Viktor Orban a également fait savoir en décembre qu’il souhaite rejoindre le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) auxquels appartient le Droit et Justice polonais (PiS) et les Frères d’Italie de Giorgia Meloni.

Mais il lui faudra pour cela dépasser l’obstacle géopolitique que représente la guerre en Ukraine : la Hongrie suit une politique étrangère prorusse alors que ces partenaires potentiels sont sur une ligne très atlantiste. Le dirigeant hongrois a d’ailleurs été le seul de l’Union européenne à recevoir les bons vœux de Vladimir Poutine pour cette nouvelle année, cruciale pour le projet démocratique européen.

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