La Suisse n’a jamais autant permis l’utilisation de pesticides. En 2023, afin de faire face à la multiplication des ravageurs et des maladies, ainsi que pour limiter les importations, la Confédération a exceptionnellement autorisé près de 30 substances jusque-là interdites.
Thierry Blaser constate chaque année, en traversant son champ de colza, que des insectes ravageurs causent des dommages à la plante. Pour lutter contre ce problème et produire ses quinze tonnes de colza, il n’a qu’une seule solution : utiliser des produits phytosanitaires. Cependant, le nombre de substances autorisées ne cesse de diminuer, ce qui préoccupe l’agriculteur.
Sous la pression des agriculteurs, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a cette année autorisé en urgence l’utilisation de 29 substances jusque-là interdites, un record par rapport aux 6 autorisations accordées en 2019.
Selon Serge Imboden, chercheur à la HES-SO du Valais, ces autorisations sont un moyen de réduire la dépendance aux pays voisins, notamment l’Allemagne et la France. Il explique que l’augmentation des ravageurs et des maladies nécessite l’importation de produits phytosanitaires pour maintenir une certaine autosuffisance.
Pour la conseillère nationale Delphine Klopfenstein (GE/Les Vert.e.s), la solution réside ailleurs. Elle estime qu’il est nécessaire de lutter contre le gaspillage et de rééquilibrer la production avec la consommation afin de produire suffisamment sans recourir massivement aux pesticides.
Actuellement, la production agricole en Suisse permet de nourrir environ 50% de la population.