L’habitant évacué après l’incendie d’immeuble à Draguignan est décédé

Une lumière vive, un panache de fumée grise. Mercredi 27 décembre 2023, en début de soirée, un appartement situé au rez-de-chaussée d’un immeuble basé au 141 boulevard Emile Thomas, à Draguignan, prenait feu.

Momentanément évacués par les 27 sapeurs-pompiers du Var, dépêchés sur place aux alentours de 18h15, “les habitants ont pu regagner, à l’exception d’une femme à l’étage au-dessus, leur logement une fois le site sécurisé”fait savoir Jean-Michel Cohen, directeur général de la Société anonyme immobilière d’économie mixte (Saiem) de Draguignan, propriétaire de l’immeuble.

L’un d’entre eux ne reviendra plus jamais… “La victime gravement blessée, évacuée par les urgences, est décédée peu de temps après”confirme Jean-Pascal Viaud, adjoint au commissaire de police de Draguignan.

Un voisin scandalisé

Pour le moment, l’origine de l’incendie demeure inconnue. “Les recherches de la cause du sinistre sont encore en cours: problème électrique? Mégot?”interroge à nouveau Jean-Pascal Viaud.

Un angle mort qui n’a pas empêché Stéphane Cario, locataire d’un autre immeuble appartenant à la Saiem (en “procédure” avec le premier, Ndlr) – en face de celui incendié – de remettre en cause le bailleur social.

“Il y a un manque flagrant de sécurité dans les parties communes: pas d’extincteur, ni d’alarme incendiesouligne l’homme, qui a passé la soirée à filmer l’intervention des pompiers. Si le feu avait pris en pleine nuit, il y aurait peut-être eu davantage de morts!”s’emporte-t-il.

Et de mentionner des appartements “sans prise de terre”équipés d’un système électrique “entièrement à refaire”selon lui.

“Nos appartements sont aux normes”

Face aux allégations de Stéphane Cario, Jean-Michel Cohen contextualise. “Les immeubles construits dans les années 1970 avaient des prises de terre que dans les pièces dites “humides”: salle de bains, toilettesdétaille le directeur général. Aujourd’hui, nous avons remplacé tous les tableaux électriques. Et la prise de terre, absente dans les autres pièces de l’appartement, est remplacée par un double système de sécurité: des coupe-circuit et des disjoncteurs différentiels de 30 milliampères (en cas de risque accru de surcharge ou court-circuit, le courant est coupé quand le ratio entre les intensités entrante et sortante est supérieur ou égale à 30 mA, seuil mortel pour l’humain, Ndlr). »

Afin d’être certain d’être dans les règles, la Saiem doit effectuer, depuis 2018, un diagnostic électricité pour tous les nouveaux baux d’habitation ayant une “installation intérieure d’électricité réalisée depuis plus de quinze ans”souligne le site Particulier à particulier (PAP). Une obligation créée par la loi dite “Alur” de mars 2014. Sur cette base, Jean-Michel Cohen le certifie: “Nos appartements sont aux normes.”

Qu’en est-il de la protection contre les incendies? “Les extincteurs ne sont pas obligatoires dans tous les immeubles, mais sont fortement conseillés”livre le spécialiste d’assurance en habitation, Luko. Il est, de plus, “interdit d’installer des détecteurs de fumée dans les parties communes des immeubles”complète Service-public.fr.

“Nous n’avons donc ni l’un, ni l’autre, appuie Jean-Michel Cohen, qui dit respecter les réelles obligations. Les trappes de désenfumage pour dégager les escaliers, par exemple. Tous les dispositifs exigés pour ce type de bâtiment sont présents et en bon état“, conclut le directeur général, faisant remarquer “que les logements annexes ont été préservés” du brasier.