Plus que du football, quotidien Junge Welt, 4 janvier 2024

L’équipe nationale palestinienne de football et son entraîneur tunisien Makram Daboub ne pensent actuellement guère au football, même pendant le camp d’entraînement à Doha : “Ils sont tout le temps anxieux et pensent à leurs familles”, a rapporté Daboub à l’agence de presse. AFP. A moins de deux semaines du début de la Coupe d’Asie au Qatar (du 12 janvier au 10 février), la tête de son équipe est ailleurs. Que ce soit avant ou après l’entraînement, à l’hôtel ou dans le bus, « tout le monde suit l’actualité », a déclaré le Tunisien.

Néanmoins, l’équipe devrait débuter le tournoi du mieux possible le 14 janvier contre l’Iran au Education City Stadium d’Al-Rayyan. Les autres adversaires de l’équipe palestinienne dans le groupe C sont les Émirats arabes unis (18 janvier) et Hong Kong (23 janvier).

Cependant, selon l’entraîneur Daboub, l’équipe connaît non seulement des problèmes physiques mais aussi techniques et tactiques dus au “manque de compétition”, sans parler du côté mental. Les habitants de Cisjordanie et de la bande de Gaza ont subi des représailles israéliennes depuis les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas islamiste et d’autres militants palestiniens sur le sol israélien.

Daboub a rapporté que de nombreux joueurs de l’équipe, comme Mahmoud Wadi et Muhammad Saleh, souffraient : “Ils sont professionnels en Egypte, mais leurs familles sont à Gaza et leurs maisons ont été détruites”. Certains de leurs proches ont été « tués ou chassés ». Les proches des autres joueurs ont également dû fuir.

Le comité d’organisation responsable du Championnat d’Asie avait déjà annoncé en novembre qu’il reverserait les recettes des billets à des projets d’aide aux Palestiniens touchés par le conflit. L’État du Golfe du Qatar, lieu très critiqué de la Coupe du monde 2022, accueille pour la troisième fois le championnat continental.

L’équipe palestinienne veut y survivre à la phase de groupes. Lors des derniers Championnats d’Asie en 2019, c’était fini après la phase de poules. Bien sûr, l’objectif est d’accéder aux prochains tours, a déclaré Daboub. Ils veulent « montrer un visage honorable au football palestinien ».

Mais cette fois, pour la troisième participation de la Palestine, il ne s’agit pas seulement de football pour Daboub et son équipe. Au contraire, « hisser le drapeau palestinien » est important dans les compétitions internationales, a souligné l’entraîneur. Cela signifie « une confirmation de l’identité palestinienne » et indique clairement que les gens là-bas « méritent la liberté et une vie meilleure ».