Retrouvailles de Marc-Eddy Norelia avec le Caen Basket Calvados

Marc-Eddy Norelia n’est pas superstitieux ni rancunier. Cinq ans après son départ du Caen Basket Calvados, dont il avait été mis sur la touche au cœur de la saison 2018-2019, l’Haïtien a retrouvé le chemin de la Normandie. « J’aime la ville, j’aime l’équipe, j’aime le club, dit-il. C’était une opportunité à côté de laquelle je ne pouvais pas passer. J’ai de bons souvenirs ici. »

D’autres auraient sûrement eu une autre lecture de l’année et demie passée au club. Marc-Eddy Norelia sortait de l’université quand il avait rejoint le CBC. Après une préparation très prometteuse, il s’était rompu le ligament croisé antérieur du genou. C’était le 10 octobre 2017. Prolongé la saison suivante, il n’était pas parvenu à confirmer les belles promesses nées avant sa grave blessure. « J’ai retrouvé ma forme plus tard », expose-t-il.

En février 2019, Marc-Eddy Norelia avait subi le recrutement de Will Hanley. Caen ne pouvait évoluer qu’avec deux étrangers, il n’en faisait pas partie. Après une première partie de saison très neutre, en dehors de quelques coups d’éclat, l’intérieur avait quitté Caen pour s’engager en première division portugaise.

Relancé au Portugal

C’est là-bas, à Oliveirense, qu’il s’est relancé. L’année suivante, il tournait à 16,5 points et 6,5 rebonds par match. Il a ensuite connu la deuxième division espagnole, d’abord avec succès (16,5 points et 6,3 rebonds à Oviedo), de manière plus discrète ensuite (6,5 points et 3,4 rebonds avec Burgos). Entre-temps, Marc-Eddy Norelia avait fait un détour par… le Japon.

Il y avait un coach contre qui j’avais joué en Espagne. Je suis allé au Japon avec lui. C’était une bonne expérience, très différente de ce que j’avais connu. Une expérience unique.

Revenu en Pro B espagnole à Mellila, qui a la particularité d’être situé sur la côte nord de l’Afrique, Marc-Eddy Norelia a vu son temps de jeu et ses performances diminuer progressivement, cette saison. Pendant ce temps-là, Caen cherchait à renforcer sa raquette.

« Tous les agents étaient au courant que je cherchais un joueur, expose Stéphane Eberlin. Alors qu’on parlait d’un autre joueur, l’agent de Norelia m’a dit qu’il pouvait peut-être se libérer. Il ne se sentait pas bien dans son club. Quelques jours plus tard, l’agent m’a dit : ça peut se faire. Ça s’est vite fait. »

Stéphane Eberlin l’avait déjà scouté

Et pour cause. L’entraîneur caennais avait déjà eu un œil avisé sur Marc-Eddy Norelia. « Après son passage au Portugal, quand j’étais à Souffel, on me l’avait proposé. Je l’avais déjà scouté. » Le natif d’Haïti présentait, aux yeux du technicien, le bon profil.

Il peut jouer aux postes 4 et 5, donc avec tous nos intérieurs. Il connaît la France et il connaît Caen, c’est encore mieux. Il arrive en forme, parce qu’il a joué son dernier match le 20 décembre. On a eu la chance de tomber sur quelqu’un qui remplissait beaucoup de cases.

Stéphane Eberlin a, en outre, eu la possibilité de se renseigner sur l’homme, en plus du joueur. « Il a laissé un bon souvenir ici, souligne-t-il. Je n’ai eu que de bons échos. On m’a dit que c’était un bosseur et une très belle personne. »

Une dimension athlétique importante

Le coach espère surtout un joueur performant et des apports ciblés sur les manques répertoriés. « On attend qu’il nous amène de l’intensité, de la dureté, sa capacité à courir, à mettre beaucoup d’énergie dans le jeu. C’est quelqu’un qui n’est pas avare de ses efforts. On a eu des gros soucis en défense à l’extérieur. Avec lui, on va avoir une assise défensive plus intéressante. »

C’est un profil qu’on n’avait pas. Ce côté athlétique faisait défaut dans la raquette, on me l’a assez dit depuis le début de saison.

Marc-Eddy Norelia est loin d’être le plus grand des intérieurs caennais, avec ses 2,03 mètres, mais il est particulièrement vertical. Caen doit être plus fort avec lui dans le rebond défensif et l’impact physique en général. Marc-Eddy Norelia est aussi un intérieur qui court, dont sa projection vers l’avant est une force supplémentaire.

« Ça imprime »

La recrue caennaise sera-t-elle prête dès mercredi 10 janvier 2024 face au Centre fédéral ? Physiquement, oui. Tactiquement, il lui faut digérer une nouvelle façon de jouer. « C’est un mec qui comprend vite parce qu’il a de l’expérience. Ça imprime. C’est aussi la trêve, c’est plus facile de l’intégrer. » Dans le basket, ces réajustements sont fréquents.

C’est challengeant d’arriver dans une nouvelle équipe en milieu de saison, mais ça fait partie du basket. Il faut que j’apprenne rapidement.

Le but du joueur est clair : « aider l’équipe à continuer de gagner et à améliorer ses chances d’accéder en Pro B ». Pour la première fois de sa carrière, Eddy Norelia va découvrir la troisième division. « C’est un niveau similaire à la Pro B », estime-t-il. Une Pro B qu’il espère sûrement retrouver un jour.

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