Maintenant, regardons du côté israélien. Il faut préciser que Tsahal n’a pas revendiqué l’attaque de Beyrouth. Pas de revendication, mais toutes les preuves sont là. Selon Elena Aoun, s’agit-il d’un modus operandi classique du côté israélien ? Oui, selon elle.
“Au fil des années, voire des décennies, il y a eu une multiplicité d’attaques non revendiquées, mais qui ne sont qu’un secret de Polichinelle. Vous avez des phrases de la part de l’un ou l’autre dignitaire israélien qui semblent démentir, mais en même temps confirmer. Les États-Unis l’ont encore confirmé, ils pensent effectivement que c’est Israël qui est derrière, même s’ils ne veulent pas non plus le confirmer de manière évidente. Néanmoins, le Hezbollah, lui, n’a aucun doute. Et ce dernier estime que “cet assassinat sera puni”, “d’autant plus qu’il y a une double offense : cette attaque a eu lieu dans le fief du Hezbollah. Mais c’est aussi intéressant de souligner le fait qu’il utilise bien le terme d’événement, le terme d’assassinat, mais la ligne rouge qu’il redessine par rapport à la position du Hezbollah à l’égard d’Israël est une véritable attaque que lancerait Israël à l’encontre du Liban. Là, c’est la ligne rouge. On voit bien qu’il y a des éléments de langage qui semblent indiquer qu’il ne considère pas que cet assassinat est le déclenchement ou l’étincelle qui sera une attaque” souligne Elena Aoun.