C’est la conclusion d’un affrontement avec l’État qui a captivé tout le pays. Les affaires judiciaires d’Ousmane Sonko, une figure de l’opposition très populaire auprès de la jeunesse, ont tendu la vie politique sénégalaise depuis 2021 et ont donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
La plus haute juridiction du pays a fait valoir que le dossier de l’opposant était incomplet, a déclaré son avocat Me Ciré Clédor Ly à la presse, ce vendredi 5 janvier. “Lorsque nous sommes entrés, le président (du Conseil) Badio Camara nous a immédiatement notifié que le dossier (d’Ousmane Sonko) était incomplet“, a-t-il déclaré, sans préciser la pièce manquante.
L’administration sénégalaise avait refusé de remettre à l’opposant tous les documents nécessaires à sa candidature, prétendant l’avoir radié des listes électorales après une condamnation en juin dans une affaire de moeurs. Malgré cela, son équipe avait déposé son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel.
Selon la télévision du Parti pour le Rassemblement et l’Émergence (Pastef) de Ousmane Sonko, le dossier est incomplet en raison du défaut d’attestation de la Caisse de dépôts et des consignations (CDC) où la caution de 30 millions de Fcfa (45 000 euros) exigée pour l’élection présidentielle doit être déposée.
Les partisans de Sonko gardaient espoir
Cette décision du Conseil constitutionnel survient alors que la Cour suprême sénégalaise a confirmé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la condamnation de l’opposant à six mois de prison avec sursis pour diffamation.
Cette décision avait déjà sérieusement compromis l’éligibilité d’Ousmane Sonko, bien que les partisans d’Ousmane Sonko rencontrés par la DW à Dakar ce vendredi voulaient encore y croire. “Il ne peut pas être écarté de cette manière”, expliquait Pauline, pour qui Ousmane Sonko “est l’espoir de la jeunesse”. Pour Alimou Barro, membre fondateur du Pastef, il est “le seul leader charismatique au Sénégal”.
Le camp Sonko avait retrouvé l’espoir en une candidature de leur chef de file après qu’un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.