Cuba, le pétrole augmente de 500% à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution

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Les peintures murales sont toujours là, elles ne se décolorent pas avec le sel. Dès que le rouge et le bleu s’estompent un peu, les “pintores”, peintres de l’État, arrivent et restituent les couleurs fortes. Malgré les façades ébréchées des bâtiments du Malecon, le front de mer de La Havane, la capitale de Cuba conserve sa beauté inchangée. « Continuamos défendiendo la Revolucion » se dresse juste à l’extérieur du Paseo del Prado.

Pourtant, les temps actuels sont difficiles. La crise économique est totale et le président Miguel Diaz-Canel, il y a quelques jours, en célébrations des 65 ans de la Révolution , a été contraint de rappeler au service, au moins pour un jour, le “Grand Vieil Homme”, celui qui est encore en vie : Raul Castro, né en 1931, âgé de 92 ans. L’objectif est de réconforter le peuple et de renforcer la conviction que cette crise sera elle aussi surmontée. Mais entre-temps, El Paquetazo a été lancé, un plan de mesures restrictives qui affecteront la chair vivante des Cubains.

L’essence en hausse

Le prix de l’essence à Cuba augmentera de plus de 500 % à partir du 1er février. Le prix d’un litre d’essence passera de 25 pesos cubains (0,20 cents américains) à 132 (1,10 dollars), ce qui équivaut à +528%, a annoncé le ministre des Finances et des Prix, Vladimir Regueiro. Le gouvernement, qui subventionne presque tous les services et biens de base consommés par les Cubains, dispose d’un ensemble de mesures pour inverser la crise économique qui frappe le pays. Pas seulement une essence plus chère. Une récolte de données économiques négatives aura un impact sur la qualité de vie des Cubains : selon les estimations officielles, le PIB s’est contracté jusqu’à 2 % en 2023, tandis que l’inflation a clôturé à 30 %.

L’exécutif a également approuvé une expansion du budget public pour 2023 afin d’augmenter le déficit budgétaire de 44 %, ce qui, selon les analystes, équivaut à environ 15 % du PIB. À la fin du mois dernier, les autorités ont admis qu’il n’était pas viable de continuer à vendre du carburant à des prix « subventionnés ». “Le pays ne peut pas maintenir le prix du carburant, qui est le moins cher du monde par rapport aux prix d’autres pays”, a souligné le ministre de l’Économie, Alejandro Gil.

Aide mexicaine

Une crise qui semble durer, même s’il faut rappeler que les dirigeants cubains ont une longue expérience de la navigation en eaux boueuses. Face à la nécessité de siroter le pétrole vénézuélien, le gouvernement de Díaz-Canel semble s’être tourné vers Pemex, la société énergétique mexicaine. El Milenio, un prestigieux journal mexicain, confirme avoir obtenu des documents certifiant l’envoi de deux gigantesques pétroliers vers Cuba ces derniers mois. Pour un équivalent de 77 millions de dollars. « La Revolucion no duerme », vrai. Mais chaque jour la barre des difficultés des Cubains s’élève un peu, l’embargo américain ne se relâche pas et le « paquetazo » est défini par les plus vulnérables comme « néolibéral ». Le pire des affronts pour le gouvernement castriste du président cubain Miguel Diaz-Canel.