2024-01-11 16:57:00
Il fait chaud à Abidjan même en janvier. Dans la métropole économique de Côte d’Ivoire, nom commun de la Côte d’Ivoire aujourd’hui, le soleil brille toute la journée et le thermomètre indique souvent 35 degrés Celsius. Le changement climatique n’y est pour rien, la République ouest-africaine se situe entre le tropique du Cancer et l’équateur. Il n’y a pas de saisons classiques ici, seulement la saison sèche, qui dure de décembre à avril, et la saison des pluies de mai à novembre. La météo est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la Confédération Africaine de Football (Café) a décidé l’année dernière de reporter la Coupe d’Afrique des nations à janvier 2024 plutôt que de devoir l’organiser six mois à l’avance sous la crainte constante d’averses. En revanche, ce n’était pas le premier report.
Dès 2014, la CAF avait annoncé que le Cameroun accueillerait la compétition sportive la plus importante du continent en 2019 et la Côte d’Ivoire en 2021. Cependant, les retards dans les travaux de construction des sites et la pandémie du coronavirus ont changé la situation au Cameroun, et les deux les tournois ont été reportés de deux ans. “Si nous avions dû l’organiser en 2021, nous aurions quand même été prêts”, assure un porte-parole du ministère des Sports “nd”. Pourrait être. Mais peut-être que le président Alassane Ouattara n’aurait pas pleinement promis la « meilleure Coupe d’Afrique jamais organisée ».
Au moins, l’attente est désormais terminée. Après neuf ans et un investissement total de près de 1,4 milliard d’euros, le match d’ouverture entre la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau aura lieu ce samedi (21 heures). Un adversaire assez facile pour l’équipe du sélectionneur national Jean-Louis Gasset, même si les “éléphants” locaux ne sont pas considérés comme les grands favoris du tournoi. L’Algérie, le Maroc, l’Égypte, le Nigeria et le Sénégal sont les plus susceptibles d’être répertoriés. Après deux triomphes en 1992 et 2015, une troisième étoile sur le maillot national orange des hôtes semble plutôt irréaliste.
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« Notre objectif est d’aller le plus loin possible », affirme le président de la Fédération ivoirienne de football Yacine Idriss Diallo. » Nous construisons une équipe pour cela depuis un an. De nombreux joueurs ont peu d’expérience internationale, mais ils agissent en équipe et se donnent à 100 pour cent pour faire flotter le drapeau ivoirien. »
Diallo doit répondre à haute voix aux questions du ème auteur pour étouffer le bruit infernal de la pluie tropicale qui tombe derrière lui à Ebimpé, un village au nord d’Abidjan. Il règne ici un microclimat très différent du temps de rêve du centre-ville situé à 20 kilomètres. Le Stade Olympique Alassane Ouattara a été construit à Ebimpé il y a trois ans, l’une des six arènes dans lesquelles se joueront au total 52 matchs du tournoi. Une entreprise chinoise a pris en charge les coûts et les travaux de construction, « au nom de la coopération ivoiro-chinoise », précise Diallo.
Peu de temps après son ouverture, l’arène connaît un fiasco après l’autre. En septembre, le match amical contre le Mali avait été abandonné à la mi-temps. De fortes pluies avaient complètement inondé la pelouse. A quelques mois de la Coupe d’Afrique, où 1,5 million de visiteurs sont attendus, cela a été perçu comme une gêne pour le comité d’organisation. D’autant que le terrain de jeu, avec ses 60 000 places, a coûté à lui seul près de deux millions d’euros.
Le ministre des Sports Claude Paulin Danho a alors été limogé et la supervision du tournoi a été transférée directement au nouveau chef du gouvernement Robert Beugré Mambé. “D’une certaine manière, je suis content qu’il pleuve autant aujourd’hui”, déclare Idriss Diallo. »Vous pouvez ainsi voir la preuve en direct que la pelouse est à 100 pour cent en bon état.«
En marge, le chef d’entreprise français Didier Pascal surveille une demi-douzaine d’employés accroupis pour vérifier soigneusement qu’aucun brin d’herbe ne pousse. « Depuis que nous avons été chargés de réaliser la rénovation en septembre, nous venons tous les jours vérifier l’état de la pelouse », raconte Pascal. Selon lui, le green n’était pas suffisamment incliné et perméable auparavant. »C’est pourquoi des flaques d’eau se sont formées. Nous avons installé des fentes de drainage, les avons nettoyées et ressemées. » Un travail acharné : pendant une semaine, 20 heures par jour. «Mais pas une seule flaque ne se forme aujourd’hui», déclare fièrement Pascal.
Les cinq autres étapes se sont révélées moins problématiques. Deux d’entre eux ont été rénovés, l’un à Abidjan (30 000 places) et l’autre à Bouaké (40 000), la deuxième ville du pays. Les trois autres (20 000 chacun), à Yamoussoukro, à Korhogo et à San Pedro sur la côte atlantique, ont été nouvellement construits. Il y a également eu 24 nouvelles places de formation, une pour chaque nation participante. Le président de l’Association, Diallo, ne pense pas que tout cela soit mégalomane : “Nous n’avons pas eu de stades modernes pendant 15 ans. L’équipe nationale devait souvent disputer ses matchs de compétition à l’étranger. Cela va changer maintenant. La Côte d’Ivoire va désormais devenir une plaque tournante pour les pays voisins dont les stades ne répondent pas aux normes internationales. Nous sommes pour ainsi dire des diplomates sportifs.«
A domicile en revanche, c’est tout le football ivoirien qui devrait bénéficier du tournoi. « Quinze des 16 clubs de première division évoluent actuellement à Abidjan », précise Diallo, rappelant que les racines des clubs se trouvent partout dans le pays. C’est pourquoi pratiquement aucun spectateur ne vient dans les stades. “Cela ne peut pas continuer ainsi. Les clubs jouent à nouveau dans leur ville natale, ce qui aura un effet positif sur l’enthousiasme pour le championnat, mais aussi sur l’infrastructure.
Cependant, de nombreuses personnes dans le pays craignent que ces projets monumentaux ne deviennent ce qu’on appelle des Éléphants blancs, des ruines d’investissement qui resteront inutilisées dans le paysage peu après la fin du tournoi. François Amichia, ancien ministre des Sports et aujourd’hui président du comité d’organisation, est conscient de ces craintes, mais dans une interview accordée à “nd” au siège du CO dans le quartier populaire de Treichville, il souligne que le tournoi a mis bien plus en mouvement.
Le bâtiment est situé dans une ruelle difficile d’accès en raison des embouteillages qui y sont fréquents. D’ici à Ebimpé, à seulement 20 kilomètres, cela peut prendre plus de deux heures en voiture. Après les stades, les travaux de construction de routes étaient prioritaires. L’ensemble de l’autoroute côtière a été rénové. Il faut désormais cinq heures pour parcourir les 350 kilomètres jusqu’à San Pedro. Il y en avait douze. À l’intérieur des terres, au nord, une toute nouvelle autoroute à péage relie les centres commerciaux d’Abidjan et de Bouaké.
De nouveaux ponts et rocades devraient fluidifier le trafic routier à Abidjan. « Nous avons également construit de nouveaux hôpitaux », rapporte Amichia. Ainsi, l’ensemble de la population bénéficie de l’accélérateur de développement de la Coupe d’Afrique. Absolument nécessaire car, selon les prévisions, la population actuelle de 5,5 millions d’habitants va presque doubler d’ici la fin de la décennie.
Alors peut-être que le premier métro d’Afrique de l’Ouest, dont la construction est prévue depuis 2015, ouvrira enfin. Son achèvement est officiellement prévu pour 2027. Mais même en Côte d’Ivoire, il faut être patient. « Nous construisons actuellement des projets qui auraient dû être terminés il y a 15 ans », raconte un journaliste local. » Le pays a connu une profonde crise politique qui ne dure que depuis une dizaine d’années. C’est pourquoi il faut encore du temps.” Mais si le football accélère un peu les choses, tout le monde est gagnant – peu importe qui deviendra champion d’Afrique le 11 février.
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