Éliminer le cancer du col de l’utérus est aujourd’hui à notre portée. C’est possible notamment grâce au développement du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), qui est la cause principale de ce cancer, ainsi qu’aux progrès réalisés dans la détection précoce et le traitement.
Il s’agit pour les pays de réduire le nombre de cas par année à moins de quatre pour 100’000 femmes. Ce serait un pas historique, la première fois que nous verrions l’élimination d’une maladie non infectieuse et d’un cancer, notamment pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, où 90% des décès sont concentrés.
Pour ce faire, l’OMS engage les pays à atteindre trois objectifs spécifiques: 90% des filles entièrement vaccinées contre le VPH à l’âge de 15 ans; 70% des femmes bénéficient d’un dépistage réalisé à l’aide d’un test de haute performance à l’âge de 35 ans et à nouveau à 45 ans; 90% des femmes chez qui un cancer a été diagnostiqué reçoivent un traitement.
Le coût des interventions nécessaires pour atteindre ces objectifs «90:70:90» et éliminer le cancer du col de l’utérus reste modique selon l’OMS – en moyenne 0,40 dollar US par personne et par an dans les pays à revenu faible, 0,20 dollar US dans les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure.
Cela contraste fortement avec les coûts élevés de l’inaction: l’impact sur les familles dépendantes de personnes atteintes de cancer, les orphelins maternels dus à une mort prématurée, les coûts pour le système de santé et la perte de productivité. L’économie récupère 3,20 dollars US pour chaque dollar investi dans les mesures d’élimination.
«Tant le Rwanda que la Suède et l’Australie sont sur le point de devenir parmi les premiers pays à éliminer le cancer du col de l’utérus.»
La volonté politique des dirigeants est primordiale afin de privilégier le contrôle du cancer et y dédier les ressources nécessaires. Ainsi, tant le Rwanda que la Suède et l’Australie sont sur le point de devenir parmi les premiers pays à éliminer le cancer du col de l’utérus.
Au niveau international, Genève, en tant que hub mondial de la santé, joue un rôle stratégique dans la coordination, le financement et le plaidoyer. Les actions menées dans cette ville peuvent influencer les politiques et financements à l’échelle mondiale.
Sur le terrain, les organisations de la société civile jouent un rôle crucial dans la sensibilisation, la mobilisation des ressources et l’influence sur les politiques publiques, en particulier dans les contextes où les ressources sont limitées et les disparités d’accès aux soins sont marquées. Leur engagement est d’autant plus pertinent qu’elles sont souvent mieux placées pour atteindre les populations vulnérables, notamment celles vivant dans les régions où l’accès aux services de santé est limité.
De fait, éliminer le cancer du col de l’utérus exige une synergie entre les gouvernements, les organisations internationales de santé, la société civile et les communautés locales. Cela requiert en outre une meilleure intégration de ces mesures dans les systèmes de santé existants. Coordonner les campagnes de sensibilisation pour le VIH/sida et autour du cancer du sein, et intégrer des services de santé reproductive, des cliniques VIH (une femme atteinte de VIH a six fois plus de chances de contracter le cancer du col de l’utérus) et d’autres points de service peuvent améliorer l’accès et la couverture des programmes de prévention et de traitement.
Nous avons les outils nécessaires pour éliminer le cancer du col de l’utérus comme problème de santé publique mais atteindre les objectifs de la stratégie globale d’élimination nécessitera un engagement communautaire fort et une action coordonnée aux niveaux international et national.
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2024-01-17 13:20:09
– Eliminer un cancer, c’est possible
Cary Adams, PDG de l’Union internationale contre le cancer (UICC)