L’ex-ministre du Travail était accusé d’avoir transmis des informations privilégiées à une entreprise lors de l’attribution du marché public de l’eau en 2009 lorsqu’il était maire d’Annonay (Ardèche).
Feu vert pour un retour au gouvernement à l’occasion des nominations prévues ces prochains jours ? Quelques jours après avoir quitté le ministère du Travail à l’occasion du changement d’équipe opéré par Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, Olivier Dussopt a été acquitté ce mercredi 17 janvier par le tribunal judiciaire de Paris, qui le jugeait pour des soupçons de «favoritisme». Les juges n’ont pas suivi l’avis du Parquet national financier (PNF), qui avait pourtant requis dix mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende.
L’ex-ministre du Travail, qui n’était pas présent à l’audience, s’est déclaré «heureux» que son «innocence soit reconnue et que justice lui ait été rendue», en saluant «une motivation très détaillée et précise» rendue par le tribunal.
L’ancien socialiste, qui a notamment porté les dernières réformes des retraites, de l’assurance chômage et du RSA, a été rattrapé par une histoire d’attribution d’un marché de l’eau dont on n’aurait probablement jamais entendu parler s’il n’avait pas accédé à des fonctions gouvernementales.
En 2008, Olivier Dussopt, qui n’est alors âgé que de 29 ans, est élu à la mairie de sa ville natale, Annonay (Ardèche). L’un de ses premiers dossiers porte sur l’eau, un service public qui est délégué depuis plus de quarante ans à l’un des principaux acteurs du secteur en France, la Saur. Le nouveau maire constate que cette dernière réalise de confortables marges, et décide de lancer un appel d’offres pour transformer l’eau en un marché public, avec la promesse de faire faire des économies à ses administrés. De fait, leur facture baissera effectivement, selon Olivier Dussopt, mais le prestataire désigné, lui, demeure la Saur.
Quelques années plus tard, en 2016, le contrat sera non seulement renouvelé, mais en plus Olivier Dussopt recevra en 2017, des mains d’un responsable local de la Saur, deux lithographies de l’un de ses peintres favoris, Gérard Garouste.
Ce sont ces faits, révélés par Mediapart, qui ont entraîné une enquête du Parquet national financier (PNF). Le tribunal a jugé que la réunion incriminée était «inévitable» puisqu’il s’agissait de négocier une sortie de la délégation de service public dont bénéficiait alors la Saur. Et qu’à cette occasion, Olivier Dussopt «n’avait pas transmis d’informations privilégiées à Olivier Brousse».
Acquittement de l’ex-ministre du Travail : retour au gouvernement envisagé ?
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