Aide de l’UE à l’Ukraine : Viktor Orban veut un accord “sur une base annuelle”
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui s’oppose à une nouvelle aide de l’Union européenne à l’Ukraine, a demandé jeudi la possibilité d’une révision annuelle, alors que des négociations difficiles se déroulent à Bruxelles avant un sommet imminent.
“Si nous voulons soutenir l’Ukraine, faisons-le en dehors du budget de l’UE et sur une base annuelle ! C’est la seule position démocratique tenable à cinq mois des élections” européennes, a-t-il écrit sur Twitter. Le chef du gouvernement hongrois s’était déjà dit prêt mardi à soutenir Kiev “sans que cela nuise au budget commun”.
Seul dirigeant de l’UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l’offensive russe en Ukraine, M. Orban a opposé son veto en décembre au versement d’une aide de 50 milliards d’euros sur quatre ans en faveur de Kiev. Un sommet extraordinaire a été programmé le 1er février pour tenter de trouver un compromis.
Les eurodéputés ont exhorté mercredi la Commission européenne et les États membres à faire preuve de fermeté à l’égard de M. Orban. Le premier ministre a fustigé l’attitude de ces “parlementaires libéraux”. “Ils veulent donner des sous à l’Ukraine sur une période de quatre ans”, alors que le scrutin de juin pourrait changer la donne au Parlement européen, a-t-il lancé.
La présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, insiste, de son côté, sur la nécessité pour Kiev d’un “financement prévisible” en 2024 et au-delà pour gagner la guerre.
D’intenses tractations sont en cours à Bruxelles, où personne n’a de certitude quant à la position qu’adoptera Viktor Orban. “Nos positions sont très éloignées, il n’est donc pas certain qu’un accord soit conclu”, a averti jeudi son directeur de cabinet, Gergely Gulyas. “Ce ne serait pas non plus une tragédie”, a-t-il ajouté, évoquant “une possible solution à 26” sans la Hongrie, qui pourrait, elle, agir de façon bilatérale.
En contrepartie de la levée de son veto, le premier ministre avait exigé à la mi-décembre le versement de “la totalité des fonds” européens attribués à la Hongrie. Des milliards d’euros restent gelés par Bruxelles, en raison d’inquiétudes liées notamment aux droits des personnes LGBT+, à la liberté académique et au droit d’asile. Budapest refusera “tout compromis sur les questions de la migration et de la protection des enfants”, a insisté M. Gulyas, dénonçant “une âpre lutte de pouvoir”.