L’UE lance une offensive contre le blanchiment d’argent, avec en ligne de mire, entre autres, le trading de crypto et le football professionnel

L’UE lance une offensive contre le blanchiment d’argent, avec en ligne de mire, entre autres, le trading de crypto et le football professionnel

“L’époque où les riches pouvaient cacher leur argent sale, leurs voitures de luxe, leurs superyachts et leurs avions privés dans l’Union européenne est révolue.” C’est ce qu’a déclaré jeudi le député européen Paul Tang en présentant de nouvelles mesures pour lutter contre l’argent criminel, le financement du terrorisme et l’évasion des sanctions économiques.

C’est une déclaration audacieuse, explique également le politicien du PvdA. L’expert financier sait que la guerre contre la mauvaise monnaie est loin d’être facile. Cependant, une nouvelle Agence européenne d’enquête financière et d’autres mesures devraient permettre de porter des coups sérieux aux blanchisseurs d’argent intelligents et aux oligarques tricheurs.

Les paiements en espèces supérieurs à 10 000 euros ne sont plus autorisés dans l’Union européenne. Une telle limite ne s’applique pas actuellement aux Pays-Bas, même si le destinataire d’une somme importante en espèces doit vérifier, entre autres, l’identité du payeur.

“Vigilance renforcée”

Désormais, les actions des ultra-riches seront surveillées avec une « vigilance accrue ». La propriété de biens coûteux, des villas aux bateaux de plaisance et des voitures de sport aux œuvres d’art, devra désormais être correctement enregistrée dans des registres. Il doit être clair qui est le propriétaire final, même si cela n’est pas immédiatement visible, par exemple parce que la propriété est cachée derrière un réseau de sociétés juridiques.

Tout comme les banques, les sociétés de cryptographie devront faire davantage de recherches sur l’identité de leurs clients et l’origine de leur argent. Les transactions suspectes doivent être signalées.

À partir de 2029, les clubs de football professionnels devront également identifier exactement les personnes avec lesquelles ils font affaire, comme les propriétaires d’une agence de joueurs ou d’une société sponsor potentielle. Les clubs devront signaler les transactions suspectes, sous peine de lourdes amendes. Les nouvelles règles devraient également rendre plus difficile l’évitement des sanctions économiques, telles que les restrictions imposées aux riches Russes ou aux entreprises en raison de la guerre en Ukraine.

Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent AMLA

Les équipes nationales d’enquête financière se verront accorder davantage de pouvoirs pour traquer les avoirs cachés. Ils peuvent suspendre les transactions suspectes, tout comme les comptes bancaires ou les partenariats suspects.

Une Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent (AMLA) sera placée au-dessus de ces cellules de renseignement financier (CRF). Cet organisme de surveillance européen surveillera de manière indépendante et étroite au moins quarante sociétés opérant à l’échelle internationale et sensibles à l’argent criminel, telles que les échanges cryptographiques. Le service central doit également veiller à ce que toutes les informations sur la propriété, comme dans le registre foncier néerlandais, soient stockées et accessibles de la même manière dans tous les pays européens. Tous les pays et autorités chargées des enquêtes doivent avoir un accès « immédiat, non filtré et direct » aux dossiers de propriété des uns et des autres. Les journalistes, les organisations de la société civile et les scientifiques auront également accès aux registres, ce qui devra leur être accordé sur demande dans un délai de douze jours.

Selon l’accord, les informateurs anonymes qui signalent des abus dans des entreprises ou des institutions financières doivent être traités avec le plus grand soin par l’AMLA. On ne sait pas encore où sera hébergée l’AMLA. Bruxelles, Dublin, Francfort, Madrid, Paris, Riga, Rome, Vienne et Vilnius sont candidats. Le processus de sélection ne démarrera probablement qu’en septembre.

Contrôle financier

Toutes les unités financières disposeront également d’un employé spécial chargé de surveiller les droits civils. Il y a un peu moins d’un an, l’EDPB, l’organisme européen de surveillance de la protection des données, a mis en garde contre les violations du droit à la vie privée en élargissant les pouvoirs d’enquête et en partageant à grande échelle les données financières. La présidente de l’EDPB, Andrea Jelinek, a exprimé ses réserves quant à “un traitement de données à très grande échelle qui conduit à une surveillance massive de la part des banques”. La diffusion d’informations sur les soldes et les transactions bancaires ne se ferait pas seulement au détriment de la vie privée des clients des banques. Il existe également une menace de criminalisation de personnes ou de groupes de population effectuant des transactions de paiement inhabituelles mais légitimes.

L’année dernière, l’Autorité néerlandaise de protection des données (AP) a fait part de ses inquiétudes concernant un contrôle financier à grande échelle. Invité à répondre, un porte-parole de l’AP a déclaré que le service étudierait toujours le texte des plans européens. L’EDPB n’a pas répondu à une demande de commentaires jeudi. Le nouveau pacte contre les flux financiers criminels doit encore être approuvé par le Conseil européen et le Parlement.

2024-01-18 21:20:00
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