Avec la crise et la hausse des coûts des matières premières, des emballages, des salaires et des coûts de production, de nombreux industriels ont trouvé la parade pour donner l’impression aux consommateurs que leurs produits n’ont pas augmenté. L’astuce ? La shrinkflation. Derrière ce nom barbare, tiré du verbe anglais «to shrink» qui signifie rétrécir. Moins de yaourt dans le pot, moins de pâtes ou de chips dans le paquet, sans toucher au prix, c’est une manière déguisée de faire passer la pilule de l’inflation. Mais, au final, le consommateur paie plus, sans s’en rendre compte. Pour Vooruit et le PS, cette pratique doit être bannie. Un projet de loi en ce sens est sur la table, pour empêcher la shrinkflation ou, à tout le moins, obliger les industriels à mentionner le recours à cette pratique sur leurs emballages.
“Cela me dérange que les entreprises trompent les consommateurs”, déclare le député Kris Verduyckt (Vooruit), co-auteur du projet de loi, à nos confères du Laatste Nieuws. “La shrinkflation est une pure tromperie, les consommateurs en subissant les conséquences financières parce que les entreprises veulent satisfaire leurs actionnaires. C’est pourquoi nous souhaitons que la shrinkflation soit incluse dans la loi en tant qu’activité commerciale frauduleuse. Quiconque ne communique pas sur un changement de contenu doit être sanctionné par l’inspection économique.”
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S’il semble difficile d’interdire purement et simplement la pratique, obliger les fabricants à apposer un autocollant sur leurs emballages pour avertir les consommateurs d’un changement de la quantité de produit dans l’emballage semble davantage convaincre les opposants au projet de loi. Un autocollant qui devrait figurer durant deux mois sur les emballages.
En France également, la pratique a suscité l’intervention du gouvernement. Le ministère de l’Économie travaille à un projet d’arrêté qui pourrait entrer en vigueur d’ici la fin du mois de mars, pour répondre à la demande des consommateurs d’être mieux informés en cas de shrinkflation sur certains produits. Une première version de cet arrêté a été soumise à Bruxelles pour en vérifier la conformité avec une directive européenne de 2015 sur la transparence des règles techniques. En septembre dernier déjà, Bruno Lemaire avait qualifié la pratique de véritable “arnaque” alors qu’Elisabeth Borne jugeait également le procédé “choquant”. Cela fait aussi des années que l’association 60 Millions de Consommateurs dénonce la shrinkflation et n’hésite pas à épingler les grandes marques qui y ont recours. Findus, Lipton IceTea, Lay’s, Amora… ont ainsi été publiquement pointées du doigt.
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