Mariella Agois (1956-2024) : Pourquoi devriez-vous visiter la nouvelle exposition de l’artiste péruvien ? | Exemple de “Systèmes géométriques” | LUMIÈRES

Mariella Agois (1956-2024) : Pourquoi devriez-vous visiter la nouvelle exposition de l’artiste péruvien ?  |  Exemple de “Systèmes géométriques” |  LUMIÈRES

Abstraction géométrique, jeux avec le spectateur, valeur décorative, notion de hasard et de permutation. Au cours de ses deux dernières décennies de travail, dans les peintures de Mariella Agois Une architecture impossible est projetée, avec des pièces qui semblent bouger, progressivement et subtilement. Avec Jorge Villacorta et Paulo Dam comme commissaires, l’exposition « Systèmes géométriques. Peintures 2008 – 2023″, récemment inaugurée au Lima Art Museum, est la première anthologie de peintures géométriques de cet artiste incontournable de Lima.

Bien qu’il ait été absent à l’inauguration en raison de son état de santé délicat [ella falleció días después], l’artiste a participé de très près à sa préparation. De la sélection des pièces, axée sur leur production géométrique, à la couleur du mur, un gris spécifique qui permet à la couleur de briller dans ses œuvres. L’exposition se déroule essentiellement en quatre moments : ses premières œuvres dans lesquelles il s’intéresse déjà à la déformation des motifs géométriques ; les pièces réalisées à partir de 2008, où le tableau devient complètement plat, comme en témoigne sa série « Boîtes » ; sa série « Sinsecuentes », dans laquelle l’artiste embrasse la forme pure, sans faire allusion aux présences, objets, êtres ou situations et dans laquelle Agois commence à proposer un jeu visuel où les formes semblent bouger sous l’effet de vibration chromatique ; et enfin sa dernière production, axée sur les suggestions tridimensionnelles. Dans sa série « Structures », l’artiste parvient à briser la surface du tableau lui-même, fissurant ainsi la propre perception du spectateur.

Mariella Agois en 2008.

/ Le commerce

La foi dans le géométrique

En tant que conservateurs, l’enthousiasme que Villacorta et Dam ressentent lorsqu’ils travaillent avec l’œuvre d’Agois repose, au-delà de la profonde amitié partagée, sur l’engagement d’un artiste à enquêter sur l’abstraction géométrique, un terrain qui jusqu’à aujourd’hui était sauvage pour notre tradition plastique.

« Ce que fait Agois, c’est la géométrie du présent », dit Villacorta, soulignant le respect et la connaissance du peintre envers des artistes tels que Regina Aprijaskis, Jorge Piqueras, Emilio Rodríguez Larraín, entre autres auteurs de la tradition géométrique de la génération des années 1950. Mais son La curiosité va plus loin : le travail de l’artiste s’inspire également des textiles précolombiens, de la peinture baroque et de la première tradition républicaine.

“Margarita” (1997), huile sur toile (collection Armando Andrade).

Parier sur un genre plastique qui au Pérou, pour diverses raisons, n’a jamais suscité d’enthousiasme est une démonstration à la fois de courage créatif et de réaffirmation du plaisir de contempler la forme. « Dans le monde d’Agois, le travail est comme un kaléidoscope, où l’on fait tourner le tube et où de nouvelles configurations apparaissent. Elle a toujours été claire sur le fait que son travail nécessite la complicité de l’observateur. Il ne veut pas le perdre et joue avec lui. Et dans cette intention apparaît quelque chose qui n’est pas non plus très présent dans notre peinture : le sens de l’humour », explique Villacorta. En effet, à première vue, on pourrait croire qu’il y a quelque chose de très érudit dans la proposition géométrique de l’artiste. Cependant, celui qui se laissera emporter remarquera le jeu qu’elle nous propose. L’artiste nous met au défi de la suivre, de voir si nous pouvons l’atteindre.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.