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Méfiance entre l’administration et le monde politique : un défi pour la Belgique

by Nouvelles
Méfiance entre l’administration et le monde politique : un défi pour la Belgique

En 2003, le ministre des Finances de l’époque, Didier Reynders, s’était vigoureusement opposé à l’idée présumée de l’administration fiscale de taxer davantage les voitures de société. Cette situation avait mis en lumière un problème bien connu en Belgique : la méfiance entre l’administration et le monde politique.

Ces derniers jours, plusieurs actualités et déclarations d’entrepreneurs, dont celle de la nouvelle dirigeante de l’Union wallonne des entreprises, remettent cette question au premier plan. Cécile Neven, dans les colonnes de l’Echo, a fait remarquer ce week-end que ce qui manquait à un bon climat entrepreneurial était “la cohérence. La cohérence de l’action publique et une administration qui soit partenaire”. Dans nos colonnes, nous avons également révélé il y a quelques semaines les sommes énormes dépensées par des cabinets ministériels excessivement nombreux en frais de conseil en Région bruxelloise.

Toujours dans nos colonnes, ce week-end, Jean-Luc Crucke, ancien ministre du Budget wallon, considère possible une réduction des dépenses publiques d’environ 10 milliards, évoquant notamment ces cabinets ministériels trop pléthoriques en ces temps de restrictions budgétaires. Il est vrai qu’il n’est plus possible de se permettre de financer une administration à laquelle le monde politique fait de moins en moins appel. On pourrait objecter que cela fait si longtemps que l’on parle de ces réductions de personnel dans les cabinets que cela relève inévitablement du vœu pieux. Sauf que les relations chaotiques entre les ministres et leur administration ne peuvent perdurer, d’abord à cause des besoins colossaux de la population (transports, mobilité, administration, etc.) alors que la Belgique a l’un des taux de dépenses publiques les plus élevés d’Europe. Ensuite, parce que les décisions prises par les ministres sont parfois interprétées différemment dans l’administration.

C’est particulièrement vrai en matière fiscale, où plus personne ne comprend le système en vigueur. Enfin, du point de vue de la gestion, les autorités ne peuvent pas négliger des pans entiers de leur administration sous peine de démotiver durablement leurs équipes. Face aux défis qui nous attendent (budgétaires, vieillissement, transitions numériques et climatiques), notre pays a besoin de toutes ses forces vives. Nous cherchons donc des rassembleurs, de toute urgence…

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