La Cour suprême des Comores a définitivement validé mercredi la réélection contestée au premier tour du président sortant Azali Assoumani. Cette décision intervient quelques jours après des troubles dans la capitale qui ont éclaté suite à l’annonce des résultats provisoires la semaine dernière.
“Il y a lieu de le déclarer élu dès le premier tour”, a déclaré la Cour suprême, précisant que “les demandes en annulation de l’élection présidentielle sont déclarées irrecevables”.
Plusieurs candidats de l’opposition avaient déposé des recours, mais la Cour a estimé que “les irrégularités invoquées sont formulées dans la généralité sans que des éléments de preuves soient produits”. L’opposition avait déclaré qu’en cas de confirmation de la victoire d’Azali, elle “ne reconnaîtra pas les résultats”.
Azali Assoumani, qui est arrivé au pouvoir pour la première fois en 1999 par un coup d’État, a été réélu en 2019. Lors du récent scrutin, il a officiellement obtenu 57,2% des voix, selon la Cour. Il entame ainsi un troisième mandat consécutif qui lui permet de rester au pouvoir jusqu’en 2029.
Les résultats provisoires annoncés le 16 janvier par la commission électorale lui avaient accordé 62,97% des voix. Cette annonce avait été suivie de heurts dans la capitale Moroni pendant les deux jours qui ont suivi.
Un couvre-feu nocturne a été instauré pendant cinq jours et la connexion internet est régulièrement perturbée. Le gouvernement a confirmé des arrestations, sans donner de chiffre. L’opposition dénonce des “détentions abusives”, tandis que la contestation est rare dans ce pays.
La Cour suprême a revisé à la hausse le taux de participation à la présidentielle à 56%. L’ambassade américaine aux Comores avait appelé les autorités comoriennes à “clarifier” les résultats de la présidentielle, tandis que l’Union européenne s’est dite “préoccupée par les informations faisant état de violence post-électorale” et a appelé au respect des libertés d’expression et de manifestation.