Il faut toujours s’interroger sur la nature de la maladie. par Pietro Pellegrini – Forum sur la santé mentale

2024-01-24 09:00:00

Quelle psychiatrie pour quels patients ? Renato Ventura s’interroge (Journal de santé 19 déc. 2023) mettant en avant deux psychiatrie : une biologique attentive aux neurosciences et une psychiatrie basée sur le modèle biopsychosocial, culturel et environnemental selon les lignes de l’OMS.

En pratique, la première restreint le champ de compétence, s’oriente vers la pratique de thérapies « cliniques » et de thérapies à base de médicaments psychotropes, en attendant des balises pouvant guider l’activité. Une psychiatrie médicale « en blouse » qui saisit également l’importance des problèmes psychologiques, sociaux et vitaux mais ne les considère pas comme relevant de sa compétence spécifique, remettant la solution à d’autres ou au patient lui-même, se limitant tout au plus à la psychoéducation du la prise en charge par le patient et ses proches de la maladie considérée avant tout comme un fait subjectif et privé : traitement partiel et sélectif.

Le modèle biopsychosocial considère le trouble dans son ensemble et propose des interventions complexes, non seulement biologiques mais aussi psychologiques et sociales, de plus en plus techniquement structurées. Elle intervient, autant que possible, sur les conditions de vie et le contexte social. Une psychiatrie « torse nu » qui utilise également largement les psychotropes et tend à placer le trouble de la personne dans un contexte public de bien-être universel et prévoit la participation et le rôle principal des usagers et des familles, conduisant parfois à une gestion globale et exclusive. Une psychiatrie qui considère les conditions de vie comme la base essentielle et la prémisse de tout traitement.

Même si en pratique les deux approches peuvent paraître lointaines, il me semble qu’il existe plusieurs éléments pour éviter la récurrence du débat des années 1970 entre “organicistes” et “écologistes” et, pour comprendre à la lumière des connaissances génétiques/épigénétiques et de la plasticité du système nerveux système, le conflit peut être surmonté. La psychopathologie de l’ensemble du cycle de vie met en évidence comment les différentes phases évolutives sont caractérisées par une interaction continue de différents facteurs biologiques, relationnels et environnementaux. Une complexité qui concerne toute la médecine mais aussi la psychiatrie. Cela devrait ramener l’attention sur la prévention (pensez à la santé pendant la grossesse, aux dommages causés par les substances et l’alcool) jusqu’aux mille premiers jours de la vie, sur la pertinence des événements indésirables de l’enfance (abus, négligence, traumatisme), sur l’utilisation des nouvelles technologies dans âge de développement qui peut constituer des facteurs de risque de développement de trajectoires pathologiques sur lesquels on peut intervenir avec des éléments protecteurs et réparateurs.

La santé mentale comme composante essentielle de la santé qui est un bien individuel et relationnel, de la personne et de la compétence de tous les travailleurs sanitaires et sociaux. C’est pourquoi la pratique psychiatrique doit être développée à différents niveaux avec des compétences et une intensité de soins croissantes, qui considèrent le trouble comme faisant partie de la personne dans ses relations familiales et communautaires.

Une complexité qui, dans une vision holistique, doit toujours prendre en compte les troubles psychiques et somatiques (leurs interactions, leur traitement, les modes de vie compte tenu de la mortalité précoce des personnes atteintes de troubles mentaux graves), le vécu et le fonctionnement, le rôle psychosocial (Maladie, Maladie et Maladie). Les droits et devoirs de la personne ne doivent jamais être diminués par rapport à la présence d’un trouble et à l’exception du TSO, aucun traitement ne doit être imposé (« Rien sur moi sans moi ») comme l’exigent la loi 219/2017 et la loi 18/ 2009 Ratification de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.

Une thématique qui peine à s’affirmer face à la diffusion réduite des pratiques de « no retenue » et à la réapparition d’idées et de propositions (« contraintes de soin ») qui considèrent la coercition et la limitation des libertés comme essentielles. Il existe encore des situations dans lesquelles les personnes atteintes de troubles mentaux sont privées de leurs droits de citoyenneté et devraient « habiter » uniquement dans les services de santé mentale, alors que la collaboration interinstitutionnelle est essentielle pour la santé et le bien-être social de la personne. Enfin, la recherche sur les processus et les résultats peut mettre en évidence l’efficacité réelle des différentes interventions, promouvoir une culture épidémiologique et créer de nouvelles connaissances à partir de la (re)définition épistémologique et psychopathologique des troubles mentaux et de leurs fondements biologiques, psychologiques et socio-environnementaux et ainsi arriver à à des diagnostics et des traitements toujours meilleurs.

19 décembre 2023

des soins de santé quotidiens



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