Avertissement des ordres professionnels sur la vitaminothérapie intraveineuse

Avertissement des ordres professionnels sur la vitaminothérapie intraveineuse

Quatre ordres professionnels ont envoyé un avis lundi à leurs membres, afin de déconseiller la vitaminothérapie intraveineuse chez des patients sans problème de santé diagnostiqué. Cette pratique, qui est en essor dans la province, « comporte des risques et les bienfaits proposés ne sont pas soutenus par des preuves scientifiques », avertissent-ils.

« Des cliniques privées font la promotion de cocktails vitaminiques aux prétendues vertus telles que “renforcer le système immunitaire ou améliorer la mémoire” », écrivent le Collège des Médecins du Québec (CMQ), l’Ordre des pharmaciens du Québec, celui des infirmières et infirmiers du Québec et celui des diététistes-nutritionnistes du Québec. Or, « aucune preuve » scientifique ne démontre que l’injection de vitamines ou minéraux par voie intraveineuse permet d’atteindre ces objectifs, détaillent ceux qui mettent en garde le public.

Ils déconseillent donc l’usage de perfusions chez les personnes qui ne présentent pas de carence en vitamines ou minéraux , car cette pratique comporte des risques. « Dans le meilleur des cas, vous allez avoir dépensé des sous inutilement. Puis, dans le pire, vous vous mettez à risque d’infection, parce que ça demeure une injection intraveineuse. Les produits doivent être préparés de façon stérile et administrés avec précaution », explique Jean-François Desgagné, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

En entrevue au DevoirM. Desgagné déplore le « flou » qui entoure cette pratique. « Pour ces cliniques, on ne sait pas d’où viennent les médicaments et comment ils sont préparés. C’est difficile de savoir qui est le prescripteur et souvent c’est un prescripteur unique qui fait une ordonnance collective. Donc ça, c’est très préoccupant. »

Contrairement aux ordonnances individuelles, celles collectives permettent à des infirmières des cliniques d’injecter par voie intraveineuse un mélange d’ingrédients provenant de pharmacies préparatrices, sans même que leurs clients rencontrent le médecin prescripteur. Une enquête publiée dans nos pages en juin dernier exposait d’ailleurs le phénomène.

L’avis de lundi a été émis de façon préventive dans la foulée de la popularité croissante de la vitaminothérapie intraveineuse au Québec, soulève M. Desgagné. « Il semble y avoir à peu près une vingtaine de cliniques qui ont commencé cette pratique [dans la province] », précise-t-il.

Obligations déontologiques

En cas de carence en vitamines ou minéraux, le médecin doit absolument examiner le patient avant de déterminer si une perfusion est nécessaire, souligne le Dr Mauril Gaudreault, président du CMQ.

L’avis diffusé par les quatre ordres invite ses membres qui offrent des services de vitaminothérapie intraveineuse à « revoir cette implication » à la lumière de leurs codes de déontologie. « Le fait d’administrer une perfusion prescrite par un autre professionnel ne vous soustrait pas de vos obligations », indique-t-on.

Le président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Luc Mathieu, exhorte d’ailleurs ses membres à réfléchir aux motifs les menant à injecter ces produits à des patients.

Le public doit pour sa part faire preuve de prudence devant « tout remède miracle », estime le Dr Mauril Gaudreault.

La vigilance est de mise lorsqu’il est question d’informations de santé, renchérit Joëlle Emond, présidente de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. Des professionnels sont disponibles pour répondre aux interrogations de la population concernant leurs besoins nutritionnels, rappelle-t-elle.

Avec Stéphanie Vallet

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2024-01-29 23:24:46

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