Les insurgés tuent 12 personnes dans l’est du Congo et le président exclut tout dialogue avec le Rwanda

KINSHASA, République démocratique du Congo (AP) — Les insurgés ont tué au moins 12 villageois lors d’une série d’attaques dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un responsable et un leader de la société civile, alors que le président du pays a exclu tout dialogue avec le Rwanda voisin à cause d’une conflit connexe.

Les meurtres dans la province congolaise du Nord-Kivu ont eu lieu mardi et ont été perpétrés par les Forces démocratiques alliées, des insurgés armés soupçonnés d’être liés au groupe extrémiste État islamique.

Les miliciens ont attaqué trois villages du territoire de Beni, a expliqué Kinos Katuho, président de l’organisation locale Mamove.

La région orientale du pays souffre depuis des décennies de violences armées de la part de plus de 120 groupes qui se battent pour le pouvoir, les terres et les précieuses ressources minières, tandis que d’autres tentent de défendre leurs communautés. Les milices mènent depuis longtemps des campagnes de violence dans cette région riche en minerais et ont été accusées de massacres.

Le conflit a rebondi fin 2021 lorsqu’un autre groupe rebelle, connu sous le nom de M23 et qui était pratiquement inactif, est réapparu et a lancé des attaques pour s’emparer de territoires. Le groupe aurait le soutien du Rwanda, même si le pays nie ce lien.

“Deux personnes sont mortes dans la commune de Mangazi-Kasongo, cinq à Matadi-Beu et cinq autres à Mamove”, a indiqué Katuho.

Parmi les personnes tuées dans ces attaques – qui impliquaient également des pillages – se trouvait le chef de Matadi-Beu, a déclaré le chef de Mamove, Charles Endukadi.

Par ailleurs, le président du pays, Félix Tshisekedi, a réitéré mardi ses affirmations selon lesquelles les rebelles du M23 sont soutenus par le Rwanda et a déclaré qu’il n’engagerait pas de négociations avec son homologue rwandais, Paul Kagame, sur cette question.

Les Nations Unies et les groupes de défense des droits de l’homme ont également affirmé que les insurgés bénéficiaient du soutien du Rwanda.

“Il n’y aura pas de dialogue avec notre agresseur tant qu’il continuera à occuper une partie de notre territoire”, a déclaré Tshisekedi, faisant référence au Rwanda, lors d’une rencontre avec des diplomates dans la capitale congolaise, Kinshasa.

“Nous n’accepterons aucun compromis”, a-t-il déclaré.