Pendant longtemps, Alban Elezi-Cannaferina, qui a terminé 3e de la descente, est finalement tombé du podium du super-G ce mercredi à Châtel. La frustration a laissé place à la fierté pour le leader français.
Soudain, son monde s’est effondré. Il s’est accroupi, casque entre les mains et les yeux rougis. Pendant longtemps, Alban Elezi-Cannaferina s’est accroché au podium du super-G à Châtel. Le leader français se savait sur un siège éjectable en voyant Livio Hiltbrand, sacré la veille en descente, venir. L’Italien Max Perathoner s’est placé au-dessus du lot. “Je vais attendre jusqu’à la fin”, déclare alors le Français. Puis, l’Espagnol Ander Mintegui est arrivé, sans référence et sans complexe. La médaille s’est envolée pour Alban Elezi-Cannaferina.
Il a ensuite fallu de longues minutes et toute la tendresse de sa mère, Agnès, venue d’Uriage pour l’occasion. Comme souvent, elle n’a presque pas regardé le parcours de son fils, a croisé les doigts mais s’est retournée pour ne pas voir l’échec du jeune Espagnol. Ensuite, la professeure d’EPS du Touvet a dû trouver les mots pour le réconforter. Comme Michel Raffin, président d’honneur du club de Courchevel et chef de file des juniors savoyards. Philippe Martin, responsable de la sélection tricolore, est également venu saluer la performance de son leader.
“Si je reste 3e, ma médaille aura plus de valeur que celles de l’an passé (argent en descente, or en géant)”, avait-il dit, alors installé dans le trio gagnant. Finalement, après quelques minutes à partager sa déception dans l’aire d’arrivée, il a fini par retrouver – un peu – le sourire. D’abord en croisant son ami Edgar Meyer, bon 9e, qui a longtemps été en lice pour le podium. Puis en croisant Fabien Saguez, le président de la FFS, qui a discuté de son haut de parcours, là où AEC a vu tous ses espoirs s’envoler. “Le niveau de ski est là”, lui glisse le patron du ski français. “Je sais, je skie bien et je skie vite”, admet le polyvalent impétueux, le pouce gauche fracturé, qui a hurlé toute sa rage pendant toute sa descente… après une faute et une sortie de piste en haut du parcours. “Tu as bien réagi”, lui dit gentiment Edgar Meyer. “Tes entraînements et cette descente sont déjà une petite victoire”, lui avait écrit un de ses entraîneurs.
Il reconnaît que ces Mondiaux peuvent “beaucoup” lui servir de déclic pour la suite après un début de saison difficile et un manque de confiance, notamment avec une préparation estivale perturbée à cause d’une opération d’une hernie inguinale. Ce super-G lui procure “un bouleversement d’émotions” : “Il y a la frustration d’être 4e mais la fierté d’avoir retrouvé mon niveau. Je vais essayer de retenir le positif.” Et se tourner vers la suite des Mondiaux. Après deux épreuves, il lui en reste deux belles, vendredi en slalom et dimanche en géant, où il défendra son titre. Sans compter celle de ce mercredi après-midi à Morzine où il laissera son destin entre les mains et les pieds d’Antoine Azzolin pour le slalom du combiné par équipes.
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