Lors de son discours de politique générale le 30 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a demandé à ses ministres d’expérimenter la “semaine en quatre jours” dans leurs administrations. Gabriel Attal a annoncé mardi la mise en place “non pas de la semaine de 4 jours, mais la semaine en 4 jours”. “Notre rapport au travail, c’est notre rapport au temps”, a argué le nouveau Premier ministre. Il a également affirmé que “les conditions de travail doivent aussi évoluer” et que l’État doit “montrer l’exemple”.
“Comme Premier ministre je demande à l’ensemble de mes ministres d’expérimenter cette solution dans leurs administrations centrales et déconcentrées”, a déclaré Gabriel Attal lors de son discours de politique générale. Si la nuance paraît subtile, les modalités sont tout à fait différentes.
À la différence de la semaine de quatre jours, dont l’objectif est de réduire le temps de travail, il n’est pas question avec cette mesure que le salarié diminue le nombre d’heures réglementaires. Ainsi, au lieu de travailler 7 heures par jour du lundi au vendredi, une semaine à 35h sur 4 jours astreint à travailler 8 heures 45 durant 4 jours. Le salaire quant à lui ne change pas, puisque le nombre d’heures effectuées reste le même.
La différence réside en revanche dans la mise en place d’une journée supplémentaire de repos à déterminer en accord avec l’employeur pour que l’entreprise puisse conserver son rythme habituel.
Ce dispositif a déjà été testé dans l’administration publique. À l’Urssaf de Picardie, elle s’est soldée par un échec explique, le Courrier picard. Sur les 284 employés en CDI (dont 70% de femmes), seuls trois agents ont accepté ce changement. Le nouveau rythme, jugé trop long par les parents, ne leur permet plus de déposer et récupérer les enfants à l’école.
Le Premier ministre le reconnaît : “À certains endroits il y a eu peu de candidats, à d’autres ils sont nombreux à avoir choisi d’arriver plus tôt le matin, partir plus tard le soir pour travailler un jour de moins.”
Pour ceux qui n’ont pas, ou plus d’enfant, ce dispositif peut devenir un atout car il permet une plus grande flexibilité du salarié. Selon un sondage du HuffPost paru en mai 2023, 53 % des Français seraient “favorables à ce nouveau modèle même s’ils travaillent le même nombre d’heures à l’échelle de la semaine.”
Reste à voir si les salariés administratifs se laisseront cette fois-ci convaincre de changer de rythme.