Le duo d’humoristes qui fait craquer la Belgique: interview avec Cécile Giroud et Yann Stotz

Mais vous voilà aujourd’hui intronisés par Jérôme de Warzée qui a fait de vous ses nouvelles recrues made in France.

Yann Stotz. « Nous sommes ravis de travailler avec des gens aussi talentueux que Kody avec qui on s’entend très bien dans les loges. On rigole, on a même envie de travailler ensemble et de jouer ensemble. Donc c’est bien quand une équipe donne ce genre d’envie. »

Cécile Giroud. « Que ce soit Kody, Martin, Tamara… tout le monde ! Et puis ce qu’on aime bien aussi : être régulièrement là-bas et nous inscrire petit à petit dans une émission qui est culte aussi pour pas mal de Français en fait ! Énormément de Français la regardent et on est étonné de voir que ça avait un tel écho en France. Plein de gens nous en parlent. »

Est-ce facile pour deux Français de venir s’installer dans une émission belge ? Les clichés belgo-français ont-ils la dent dure ?

Y.S. « Certains oui. Sur les réseaux sociaux, certains Belges ne sont vraiment pas contents de nous voir arriver sur leur télévision nationale (sourire). Mais bon, si on devait prendre en compte ce que les gens écrivent sur les réseaux sociaux, on ne ferait plus rien. Mais sinon, on est super contents. Nous, quoi qu’il arrive, vous nous mettez n’importe où, on se met en pilote automatique et on fait ce qu’on sait faire, c’est-à-dire faire rire les gens. »

C.G. « On est un peu comme du slime. On s’adapte aux formes, on s’adapte à tout. »

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Et d’où est venue cette idée de JT en mode Revu de France ?

Y.S. « C’est Jérôme. Il nous a demandé de venir faire un JT et de ne respecter absolument rien de la Belgique. Il nous a dit : écorchez les noms. Faites ce que vous savez faire, c’est-à-dire n’importe quoi et ne respectez rien. Comme on adore faire ça, on lui a dit : avec grand plaisir ! »

N’avez-vous pas peur de froisser les Belges ?

C.G. « Non, ce n’est pas grave. Et puis les Belges, ce sont des gens qui ont été nourris à la BD. Donc ils ont de l’humour. »

Y.S. « Et ceux qui sont froissés, qui n’ont pas d’humour, ne sont pas vraiment belges. »

C.G. « C’est-à-dire qu’ils sont très vieux s’ils sont très froissés. »

Serait-il plus compliqué de faire ce genre d’émission en France ?

Y.S. « Sur les grosses chaînes françaises, oui. Ensuite, nous, on a la chance d’être sur une chaîne intermédiaire en France -Paris Première – où on est en direct. Contrairement au Grand Cactus. Et où rien, rien, rien n’est censuré. Donc c’est un peu un cliché quand on dit que c’est dur de faire ça en France. Au Grand Cactus, il y a tout de même un montage, tout comme dans les émissions françaises. Il y a des trucs coupés et c’est la même chose en France. Pour avoir fait de la télé sur France Télévisions et maintenant sur la RTBF, c’est grosso modo la même chose. »

Les différences entre Belges et Français sont-elles flagrantes finalement ?

Y.S. « Non. Les Belges ont un humour qui nous plaît parce qu’on aime bien l’humour anglophone. Il y a un absurde. Et il y a une culture du clown chez les Belges qu’il n’y a pas chez les Français. Quand on arrive souvent en costume pour faire des bêtises et du gag à tout prix, il y a un snobisme français qui est vite malaisant. En mode : c’est qui ces guignols ? Alors que les Belges embrassent tout à fait la guignolitude, ce genre d’humour et d’absurde. Et c’est très similaire aux Anglais. On aime ça, nous. Ce petit côté britannique, mais en restant vraiment dans une francophonie très BD. Ce n’est pas un hasard, votre humour est très BD ! »

Un humour rare en duo

« Il y en a d’autres ? On va les éliminer très rapidement, plaisante Cécile Giroud au sujet des duos d’humour. Il est vrai que le duo homme/femme n’existe pas, à part Shirley et Dino avant. Il y a eu des associations temporaires comme Palmade/Laroque. Mais on ne peut pas parler de duo ici. À l’heure actuelle, la mode est quand même un peu plus au stand up et solo. Proposer une forme à deux, en soi, c’est original dans cette époque. On voit bien que même les gens qui font du stand up ou du solo, quand il y a un festival et quand c’est un plateau et qu’on joue tous ensemble, on se rend bien compte que, en fait, on a tous envie de jouer les uns avec les autres. » Leur spectacle (avant sans doute de les revoir dans une mini-série rigolote comme Pliés en 4) ? « Sur scène, on essaie de faire un spectacle très élégant, charmant, classe et… on échoue lamentablement », a déclaré Yann Stotz. « C’est un échec total, un échec d’élégance. Y a rien de plus drôle que d’assister à notre échec. » Et ils débarquent même à Bruxelles le jour de la Saint Valentin… « Ce qui est un échec également ! équilibre Cécile. « Je fais du charme sur scène, » rétorque Yann. « Ça va charmer…. » « Personne. » taquine Cécile. Attention de ne pas basculer dans le Metoo. « Dans le minou vous voulez dire ? plaisante la barrée Cécile. « Moi ça fait des années que j’attends qu’on me touche et on le fait jamais… (rires) ! » Bref, le ton comico-explosif est donné !