Les supporters journalistes tourmentent la Coupe d’Afrique des Nations – 02/03/2024 – Le monde est une balle

Les supporters journalistes tourmentent la Coupe d’Afrique des Nations – 02/03/2024 – Le monde est une balle

Un bon journaliste, par définition, doit être impartial dans l’exercice de son métier.

Dans n’importe quel domaine du journalisme, l’impartialité est essentielle pour un jugement correct des faits, sans parti pris ni distorsion. Si ce n’est pas le cas, cela deviendra du militantisme.

Dans le sport, cela n’arrive pas toujours. Il y a des professionnels – je me demande si on peut les qualifier ainsi – qui deviennent fans. Ils laissent émaner la passion, ils perdent la nécessaire notion de neutralité, ils deviennent fanatiques.

L’exemple le plus récent est celui de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), où l’on a constaté un manque de sang-froid de la part des journalistes qui ont suivi la principale compétition entre équipes de ce continent, qui se déroule en Côte d’Ivoire.

Selon les médias (entre autres ESPN, Associated Press et Africanews), les journalistes accrédités ont donné des contre-exemples match par match.

Beaucoup d’entre eux assistent aux matches en portant le maillot de l’équipe nationale de leur pays et soutiennent ouvertement les joueurs en criant et en offensant leurs adversaires. Non sans se confronter, avant le début du match, aux managers de l’équipe rivale qu’ils croisent dans les couloirs du stade.

Ce n’est pas tout : si un but est marqué, ils sautent et crient, se comportant comme s’ils étaient dans les tribunes et non dans l’espace réservé aux médias. Irritant.

Il existe un moyen d’aller plus loin : certains se disputent verbalement avec des collègues qui, situés tout près, soutiennent l’autre camp. Provocations, ironie, insultes, un « tout est permis » digne d’affronter votre pire ennemi. Intolérable.

Cela ne s’arrête pas là : un journaliste ivoirien a été filmé en train de danser dans la tribune de presse, torse nu et jambes découvertes, badge autour du cou, après la victoire de l’équipe locale contre le Sénégal aux tirs au but en huitièmes de finale. Honteux.

Il y a aussi une autre facette du fan journaliste. C’est lui qui se rebelle lorsque l’équipe de son pays perd et affronte durement sa propre équipe.

C’est ce qui s’est produit dans le cas du Ghana, éliminé de la CAN après le match nul contre le Mozambique.

Dans la zone mixte – la zone par laquelle les athlètes passent et, s’ils le souhaitent, parlent aux médias –, les journalistes ghanéens ont hué les joueurs et se sont montrés grossiers à l’égard de l’entraîneur anglais Chris Hughton, qualifié de stupide. Repoussant.

Une situation similaire, avec un comportement agressif de la part des supporters journalistes, s’est produite avec l’équipe de Côte d’Ivoire lorsqu’elle a perdu 4-0 contre la Guinée équatoriale, un résultat qui a presque éliminé les hôtes. Inadmissible.

En raison de ces événements, l’Association internationale de la presse sportive, fondée en 1924 et basée en Suisse, qui a pour l’un de ses locaux “le renforcement de l’amitié et de la solidarité entre les journalistes sportifs de tous les pays”, a publié un communiqué sévère.

“Entre batailles rangées, attaques et insultes, c’est un spectacle affligeant que certains confrères ont offert au monde depuis le début de la CAN”, estime l’association, citant des attitudes jugées déplorables. “Espaces de travail multimédia [zona mista, sala de entrevistas] ils ont été transformés en ring de boxe, voire en piste de danse.”

“Etre journaliste, c’est se comporter de manière appropriée et surtout agir avec modération. Certains comportements sont tout simplement indignes d’un métier aussi noble que le journalisme”, a conclu l’entité de presse.

Au milieu d’un scénario chaotique, la Confédération africaine de football (CAF) a décidé de prendre des mesures, sur un ton menaçant, pour tenter de faire en sorte que la dernière ligne droite de la CAN soit digne de tous les journalistes.

“Tout professionnel des médias qui participe à des célébrations sauvages et maltraite ses collègues sera immédiatement expulsé par la sécurité et son accréditation sera annulée”, a indiqué le communiqué, ajoutant que la règle s’appliquait à “tout représentant des médias impliqué dans des bagarres” dans les stades. .

La CAF a également déclaré que les propos vulgaires adressés aux entraîneurs ou aux joueurs ne seraient pas tolérés, ce qui entraînerait la perte de l’accréditation du journaliste.

Que les supporters journalistes soient contenus ou non, la Coupe d’Afrique continue et deux demi-finalistes sont déjà définis, le Nigeria et la République Démocratique du Congo.

Les deux autres sortent des duels de ce samedi (3) : Côte d’Ivoire x Mali et Afrique du Sud x Cap Vert.

LIEN PRÉSENT : Avez-vous aimé ce texte ? Les abonnés peuvent accéder à cinq accès gratuits à partir de n’importe quel lien par jour. Cliquez simplement sur le F bleu ci-dessous.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.