Les personnes qui aident un proche atteint de cancer supportent une charge mentale lourde, souvent inexprimée. Ils offrent une aide précieuse mais peuvent aussi avoir besoin de soutien. Des spécialistes donnent des conseils pour mieux gérer cette épreuve.
5 millions d’invisibles. 5 millions de personnes en France accompagnent un proche dans l’épreuve du cancer, qui fait l’objet d’une journée internationale le dimanche 4 février. Un Français sur 10 porte le nom d’aidant, rapporte la Fondation pour la recherche sur le cancer (Fondation ARC), dont 80% sont inconscients du rôle qu’ils jouent.
“Ils ne s’identifient pas comme tels, ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils apportent”, souligne Clémence Bouffay, coordinatrice parcours aidant au centre de traitement du cancer Léon Bérard à Lyon.
Derrière ce nom d’aidant se cache un quotidien presque identique pour ces 5 millions de Français, qui fournissent un soutien moral et affectif au proche malade, gèrent les tâches domestiques et administratives, et les accompagnent dans leur parcours de soins. De plus en plus, la réalisation des soins médicaux prend également une place de plus en plus importante.
Cet accompagnement jugé essentiel par 99% des patients peut peser sur les épaules de l’aidant, et ce, dès l’annonce de la maladie qui constitue un bouleversement tant pour le patient que pour le proche.
“Ils ne s’identifient pas comme tels, ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils apportent”, souligne Clémence Bouffay, coordinatrice parcours aidant au centre de traitement du cancer Léon Bérard à Lyon.
En raison du “virage ambulatoire” et de la hausse des soins effectués à domicile, “il y a une tendance très forte à la baisse du temps passé avec les soignants car il y a une baisse du temps passé à l’hôpital”, détaille-t-elle. “Par conséquent, les patients demandent de plus en plus de soutien à leurs proches”.
Depuis 2019, les aidants peuvent également faire appel à des congés particuliers et des indemnités financières auprès de la Caisse d’allocations familiales. Plus de détails sur ces droits sont disponibles sur le site officiel de Service-public.
Voir des amis, s’épanouir dans le travail ou encore pratiquer une activité physique peuvent être des moyens pour libérer la parole et atténuer le fardeau des aidants.
Il est important pour les proches d’accepter de ne pas pouvoir toujours aider ou de ne pas comprendre les ressentis du patient. “Être là, c’est parfois tout ce que l’on peut faire”, affirme Karen Kraeuter. “Il faut pouvoir avouer qu’il y a des choses que l’on ne peut pas comprendre mais que l’on peut écouter”.
Cela peut aider les aidants à gérer leur propre santé mentale et physique, qui peut être affectée par l’épuisement et le stress.
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2024-02-04 10:00:00