2024-02-10 13:51:57
“Le moment d’un renversement de la direction de la politique monétaire approche à grands pas.” Dans son premier discours au congrès des opérateurs financiers d’Assiom Forex, dont la trentième édition est en cours à Gênes, le gouverneur de la Banque d’Italie Fabio Panetta annonce que l’heure d’une baisse des taux est désormais imminente. En Europe, l’économie « stagne et il n’y a aucun signe d’accélération décisive ».
L’inflation, en revanche, “diminue rapidement et les risques pour la stabilité des prix ont diminué”. En Italie, la croissance du PIB restera cette année “du même ordre de grandeur” que les 0,7% enregistrés en 2023. L’inflation, à 0,9% en janvier, “resterait inférieure à 2% en 2024”. Bankitalia brise ainsi également le tabou de l’augmentation des salaires. Maintenant, cela peut être fait. La reprise du pouvoir d’achat “est physiologique et va pouvoir soutenir la consommation”, estime le banquier.
Quant à la baisse des taux, Panetta ne dit pas grand-chose de l’époque : “un exercice stérile”. L’exercice de prévision que la BCE réalisera en mars “offrira des éléments utiles pour évaluer les prochaines actions de politique monétaire”. Cependant, dit-il dans un autre passage de son discours, «si la politique monétaire était trop lente pour accompagner la désinflation en cours, des risques baissiers pour l’inflation pourraient apparaître, ce qui contrasterait avec la nature symétrique de l’objectif fixé par le conseil d’administration de la BCE», qui est de 2 %.
La situation économique n’est pas des plus faciles. Le monde est fragilisé par les incertitudes “alimentées par les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient” et “les difficultés de l’économie chinoise, affligée par la crise immobilière”, pèsent également lourd. Dans la zone euro, l’économie stagne, “la majorité des secteurs industriels sont en récession” et la faiblesse économique “s’étend de l’industrie manufacturière aux services”, le secteur de la construction “enregistre un revers”. Le risque? Les entreprises “pourraient se retrouver dans la situation de devoir réduire considérablement leurs effectifs”. Panetta démonte cependant un cliché : « Le transport maritime ne génère » qu’« une petite partie des coûts globaux de production », assure-t-il. Quoi qu’il en soit, Panetta prévient : « Les informations récentes ne présagent pas d’une reprise cyclique significative à court terme ».
La faiblesse de l’économie et les deux directions d’action
Le problème est que “la faiblesse de l’économie s’étend à notre pays”, explique le successeur d’Ignazio Visco au plus haut siège du Palais Koch. Pour renouer avec la croissance, dit le banquier central, nous devons « agir dans deux directions ». Primo: «Il faut donner aux investisseurs une certitude quant à une trajectoire descendante de la dette publique». Deuxième: «Il faut stimuler les investissements capables d’augmenter l’innovation et la productivité».
Impôts
Panetta, à propos des taux d’intérêt, explique que trois conditions sont nécessaires pour les réduire. Que le processus de désinflation « est à un stade avancé », que la baisse de l’inflation « se poursuit » ; que la réalisation de l’objectif d’inflation “n’est pas compromise par une éventuelle baisse des taux”. Les effets des hausses des deux dernières années s’avèrent “plus forts à la fois que l’expérience historique et que ce que la BCE avait estimé dans le passé”, notamment sur le crédit, où “les prêts aux familles et aux entreprises sont devenus plus chers”. Mais les risques d’inflation évoqués dans le passé, assure Panetta, “s’avèrent infondés”.
Salaires : les augmenter n’est plus un tabou
Même augmenter les salaires n’est plus un tabou. «Aujourd’hui – explique Panetta – la probabilité qu’un hypothétique renforcement de la dynamique des salaires entraîne une hausse tardive des prix et des salaires» est «faible». Après tout, le travail n’est qu’un des facteurs de production et son impact sur les coûts de production est inférieur à celui des biens intermédiaires et de l’énergie, souligne le gouverneur. Pas seulement. «Avec la baisse des pressions inflationnistes et les bénéfices des entreprises élevés, une certaine récupération du pouvoir d’achat des salaires après les pertes subies est physiologique et pourra soutenir la consommation et la reprise de l’économie».
L’avertissement aux banques
Le gouverneur lance également un avertissement aux banques, qui jusqu’à présent ont été enrichies par la hausse des taux. Les effets sur les budgets sont “positifs” à court terme mais “à long terme, ils finissent souvent par avoir un impact négatif sur la situation financière des familles et des entreprises, avec des effets de rétroaction sur le crédit”. C’est pourquoi, rappelle-t-on, “compte tenu des risques qui apparaissent pour l’activité bancaire, la solidité du capital doit être sauvegardée”. Cela se fait en puisant dans “les résultats d’exploitation exceptionnels de l’année dernière” et en constituant des “réserves de capital” avec l’excédent de capital.
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