Un symposium sur l’hypertension artérielle: les enjeux et les solutions

Un symposium sur l’hypertension artérielle s’est tenu à Alger en présence de près de 200 experts et spécialistes en cardiologie.

Tous les participants à cette réunion, organisée par les laboratoires Tabuk, ont souligné le danger, précisant que l’hypertension, ce tueur silencieux, est l’un des principaux facteurs de risque de morbidité non seulement en Algérie, mais dans le monde entier. Les chiffres rendus publics lors de cette réunion ne sont pas satisfaisants, car un patient sur 2 souffrant d’hypertension l’ignore, et parmi ceux qui sont traités, moins d’un sur 3 est contrôlé.

C’est du moins ce qu’a révélé le Pr Kichou, chef du service de cardiologie au CHU de Tizi Ouzou et président de la Société algérienne de cardiologie. Quelle est l’objectif tensionnel à atteindre en 2024 ?

Quelle est la pression artérielle à atteindre ?, s’est interrogé le Pr Kichou. Selon ce dernier, l’objectif tensionnel dépend de l’âge du patient. La pression artérielle d’un sujet de plus de 65 ans doit être inférieure à 14,9, tandis que pour les sujets relativement jeunes, c’est-à-dire moins de 65 ans, il serait préférable, selon les intervenants, d’atteindre une pression artérielle inférieure à 13,8.

“En passant de 14,9 à 13,8, on réduit de manière significative les événements tels que la mortalité ou les accidents vasculaires cérébraux. Cependant, de nouvelles études tendent à démontrer que chez certaines catégories de patients, il faudrait aller encore plus bas, notamment vers une tension de 12,7, mais nous n’en sommes pas encore là”, affirme le Pr Kichou, précisant qu’un patient hypertendu dont la pression artérielle tournait autour de 19 ou 18 passe à 16, cela ne signifie pas qu’il est correctement traité “certes, la pression est réduite, mais cela reste insuffisant, car l’idéal est de ramener cette pression à moins de 14,9, voire moins de 13,8”. Le Pr Xavier Girerd, spécialiste du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, a souligné pour sa part l’importance de la réduction de la pression artérielle pour prévenir les événements cardiovasculaires majeurs, citant des chiffres significatifs sur la réduction de ces AVC.

“La réduction de 5 mm de mercure de la pression artérielle pendant 5 ans réduit de 42% la survenue d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques.” Abordant la disponibilité des médicaments, le Pr Kichou assure de leur disponibilité et de leur efficacité, mais la science a montré, expliquent-ils, qu’il faut souvent les combiner pour atteindre l’objectif. “Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir sur le marché algérien une triple thérapie fixe qui combine trois médicaments.”

Une combinaison de médicaments qui permet, selon les experts, de mieux ajuster la pression artérielle, d’atteindre plus efficacement la cible et surtout d’améliorer l’adhérence du patient à son traitement et sa qualité de vie. “Au lieu de prendre trois médicaments séparément, à des horaires variés dans la journée, ce qui décourage les patients.

Un seul comprimé suffit. Certes, ce n’est pas la solution pour tous les patients, mais ce traitement permettrait de contrôler la pression artérielle d’une proportion importante des patients. La combinaison de plusieurs médicaments est souvent nécessaire pour atteindre les objectifs thérapeutiques”, explique encore le Pr Kichou. Pour sa part, le Dr Faycal Oulamen, directeur médical chez Tabuk Pharmaceuticals, explique que la triple thérapie fixe produite en Algérie, plus précisément à Boufarik, dans la wilaya de Blida, est disponible dans les pharmacies.

C’est un médicament qui contient trois molécules que le patient a besoin. Des démarches sont entreprises, précise-t-il, pour que le produit bénéficie d’un remboursement par les assurances sociales.