2024-02-16 04:17:13
ROTTERDAM : Les habitants d’une ville brésilienne dévastée par des tremblements de terre provoqués par l’exploitation du sel se sont adressés mercredi à un tribunal néerlandais pour demander justice et indemnisation, qui, selon eux, sont impossibles au Brésil.
Des familles de Maceio se sont envolées pour les Pays-Bas pour entendre le procès contre le géant pétrochimique brésilien Braskem, dont les opérations européennes sont basées à Rotterdam.
Autrefois ville d’un million d’habitants, la vie à Maceio a été bouleversée par les tremblements de terre de 2018 attribués à l’extraction du sel et aux fissures qui ont suivi dans les rues et les bâtiments, obligeant des dizaines de milliers de personnes à quitter leurs maisons.
“Ce que nous vivons actuellement, c’est l’enfer”, a déclaré à l’AFP Alex Da Silva, 42 ans, leader communautaire.
“Ceux qui restent dans notre communauté souffrent encore aujourd’hui de l’affaissement (de la terre) et des secousses. Nous espérons aujourd’hui que justice soit rendue, qu’elle soit enfin rendue”, a-t-il déclaré.
Braskem affirme avoir offert une compensation financière et un soutien psychologique aux personnes touchées, ainsi qu’une aide au déménagement.
L’entreprise affirme avoir versé 3,93 milliards de reais (790 millions de dollars) en compensation et en aide financière à plus de 18 000 personnes.
Mais Martijn Van Dam, avocat chez Pogust Goodhead, qui représente les familles, a déclaré à l’AFP : “Ce programme d’indemnisation n’est pas une indemnisation complète”.
“Il s’agit d’une tentative de Braskem de régler les choses à moindre coût et c’est précisément pour cette raison que les demandeurs ont intenté une action auprès des Pays-Bas pour obtenir une indemnisation complète.”
Le tribunal décidera d’abord de la responsabilité, puis de l’indemnisation, s’il se prononce contre Braskem.
En 2022, le tribunal de Rotterdam s’est déclaré compétent dans cette affaire, arguant que sa société mère Braskem SA et ses filiales aux Pays-Bas étaient « inextricablement liées ».
“Braskem SA aurait pu raisonnablement prévoir que non seulement ses entités (néerlandaises), mais également la société holding pourraient être traduites devant ce tribunal”, ont déclaré les juges dans cet arrêt.
Maria Rosangela Ferreria Da Silva, une fonctionnaire de 48 ans, a déclaré qu’elle avait été “expulsée” de chez elle après les séismes et qu’elle souffrait de problèmes psychologiques.
“J’espère que justice sera faite, car au Brésil, c’est Braskem qui détient les cartes… Et ici, on sent que c’est différent”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Elle a déclaré que sa mère était tombée dans la dépression après avoir quitté la maison où elle avait vécu toute sa vie. Sa santé s’est dégradée et elle est finalement décédée du Covid.
“J’ai perdu ma mère à cause de ce désastre”, a-t-elle déclaré.
“Mais malgré toute compensation financière, je ne retrouverai jamais ma mère… Seul quelqu’un qui a une mère et la perd ainsi comprendra ce que je ressens, ce que je ressens à l’idée de perdre ma mère”, a-t-elle déclaré, visiblement émue. .
#Les #familles #des #victimes #tremblement #terre #Brésil #demandent #justice #devant #tribunal #néerlandais
1708055368
Les familles des victimes du tremblement de terre au Brésil demandent justice devant un tribunal néerlandais
7