« Hors du temps », le confinement selon Olivier Assayas

« Hors du temps », le confinement selon Olivier Assayas

2024-02-18 18:47:59

Portrait intimiste et personnel des mois de confinement : Olivier Assayas revient sur la période d’isolement due à la pandémie de COVID-19 avec “Hors du temps”, un film présenté en compétition au Festival de Berlin.

Le réalisateur français s’est inspiré de son expérience en mettant en scène une œuvre totalement autobiographique qui rappelle explicitement ce que lui et ses proches ont vécu.En avril 2020, deux frères (dont l’un est réalisateur, alter ego des Assayas lui-même, interprété par l’excellent Vincent Macaigne) passent le confinement dans leur maison d’enfance en compagnie de leurs compagnons respectifs. Chaque objet de la maison fait référence à son passé et génère des souvenirs liés à l’absence de personnes qui ne sont plus là. Adultes, les deux frères ont choisi des chemins très différents, mais ils sont désormais ensemble pour partager une expérience qui pourrait les aider à redécouvrir leurs racines communes.

Assayas remet d’emblée les pendules à l’heure, en nous racontant sans détour comment le lieu où se déroule l’histoire est celui réel de son enfance, dans un jeu entre réalité et fiction aussi explicite que délicat. Tout en décrivant son cas personnel, le Français L’auteur parvient à nous faire revivre ces mois-là, de manière engageante et en proposant une série d’idées tout sauf banales. Sans qu’il y ait d’événements vraiment particuliers, « Hors du temps » décrit le quotidien de ces jours-là, les les gestes que nous ressentons aujourd’hui semblent absurdes et le temps passé à essayer de comprendre si et de quelle manière ces moments nous marqueraient également dans le futur.

Le cinéma comme refuge rassurant

Parmi les réalisateurs les plus cinéphiles du cinéma contemporain, Assayas est un auteur qui a souvent abordé la psychologie humaine au sein de sa filmographie : parmi ses films les plus importants en ce sens, on peut retenir « L’eau froide » (1994), « Les destinées sentimentales ” (2000) et ” Sils Maria ” (2014), pour ne citer que quelques-uns de ses nombreux longs métrages marquants. Le cinéma, pour le réalisateur, semble avoir toujours été un refuge rassurant – voyez aussi dans ce film comment chaque soir le réalisateur/ Le protagoniste veut voir un film – et dans “Hors du temps” cela devient une véritable métaphore relative à l’ensemble de l’opération. C’est en fait un film qui semble aussi être un chemin d’auto-analyse pour Assayas, un long métrage pour rejeter les sentiments de culpabilité, les sentiments et sensations contradictoires vécus pendant le confinement. Cela aurait probablement fait encore plus ressembler à un film instantané à voir plus près du printemps 2020, à tel point que parfois on a le sentiment d’un film “hors du temps” maximum”, mais l’opération est tout aussi réussie, touchante et capable de bouleverser profondément.

En savoir plus

Dahomey

Autre nom transalpin en compétition, celui de Mati Diop, réalisatrice française d’origine sénégalaise qui a présenté son documentaire “Dahomey”. L’auteure raconte un événement important survenu fin 2021, lorsque 26 trésors royaux appartenant au Royaume Les habitants du Dahomey (aujourd’hui Bénin) sont prêts à quitter Paris pour retourner dans leur pays natal. Avec des milliers d’autres objets précieux, ces objets ont été emportés par les troupes coloniales françaises en 1892. Après la description de ce voyage, le film se concentre sur le débat entre étudiants d’une université du Bénin qui échangent sur le sujet. Les thèmes au centre des différentes interventions sont ceux qui intéressent le plus Mati Diop : du patrimoine culturel à la politique coloniale, des motivations de la France d’aujourd’hui autour de ce geste jusqu’à ce que l’absence de ces trésors royaux pour tout ce que le temps a signifié pour leur pays. La base du fonctionnement est intéressante, mais la mise en scène n’est que trop conventionnelle, à l’exception de quelques passages plus expérimentaux – dans lesquels on entend directement les voix des statues, avec un style qui rappelle le cinéma du Cambodgien Rithy Panh – que Mati Diop aurait bien fait de pousser plus résolument. Pour les idées présentées, c’est pourtant un film capable d’éveiller la curiosité et la réflexion, mais quelques rebondissements notables l’auraient rendu bien plus incisif.



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