20 Février 2024 À 19:19
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Imane Aït Baamar, étudiante en pharmacie et membre de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie au Maroc (CNEM), explique : «Les étudiants sont déterminés à maintenir leurs protestations jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. C’est pourquoi ils soutiennent totalement le boycott des examens à la Faculté depuis lundi dernier. Le taux de boycott a atteint 100%. À l’exception des étudiants étrangers et ceux relevant du système militaire, aucun étudiant n’a passé les examens».
Malgré la réunion entre les représentants des étudiants et des ministères de tutelle qui a abouti à la publication d’un communiqué, la crise n’a pas été résolue. La commission affirme qu’aucun accord n’a été trouvé, comme en témoigne l’absence de procès-verbal. «Nous avons été invités à cette réunion pour la forme. Les discussions ont uniquement porté sur la durée des études, qui semble déjà avoir été tranchée. La réunion s’est terminée sans que nous puissions présenter nos revendications», ajoute la même étudiante.
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Les étudiants demandent à Ait Taleb et Miraoui un “dialogue sérieux”
La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie au Maroc (CNEM) appelle à maintenir les grèves jusqu’à l’ouverture d’un “dialogue sérieux” avec les deux ministères. Elle critique les propositions ministérielles, notamment le lancement de la réforme du troisième cycle prévu à partir de 2025. «Ce sera trop tard», estime la commission, qui rappelle que la réforme avait été annoncée en 2015.
Les étudiants en médecine et en pharmacie craignent également que les engagements annoncés dans le cadre des propositions ministérielles ne soient pas respectés par les deux ministères, en l’absence de procès-verbal. «Le ministère de la Santé a annoncé l’unification des statuts juridiques du médecin résident avec une réduction de la période d’engagement de 8 à 3 ans pour la promotion de 2025 et au-delà. Ainsi, chaque résident devra formuler une demande au bout de trois années pour pouvoir continuer à travailler dans le secteur public et là, tout dépendra des postes vacants. En outre, les médecins n’auront plus la qualité de fonctionnaires, mais de cadres sanitaires affiliés aux groupements sanitaires territoriaux (GST). Tous ces changements vont devoir s’opérer sans que l’étudiant en médecine n’ait le droit d’avoir voix au chapitre», déplore Imane Aït Baamar.
Aucune solution n’est en vue à court terme. Le boycott des cours et des examens se poursuit dans les facultés, ce qui suscite de vives inquiétudes chez les doyens quant aux conséquences d’une interruption aussi longue des études sur le respect du calendrier académique, voire sur la formation des étudiants. Dans ce sens, le doyen de la Faculté de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire de Rabat, Brahim Lakhal a mis en garde dans une déclaration à la presse lundi contre «un retard difficile à rattraper pour le reste de l’année universitaire». «L’accumulation des retards conduira à un décalage auquel il sera difficile de remédier au cours de cette année académique», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que le choix de chaque étudiant devrait être respecté.