Le 20 février, la France a appelé le Rwanda à mettre fin à tout soutien au M23 actif dans l’est de la RDC, et a également demandé à Kigali de se retirer du territoire congolais. C’est la première fois que la France évoque la présence de soldats rwandais dans l’est de la RDC. Les autorités congolaises estiment que des mesures plus drastiques sont nécessaires.
Du côté de la présidence congolaise, on salue la nouvelle position de la France qui reconnaît désormais la présence de militaires rwandais sur le sol congolais. Cependant, selon Giscard Kusema, responsable de la communication présidentielle, des déclarations ne suffisent plus. Il estime qu’il faut imposer des sanctions économiques au Rwanda, tout en critiquant le silence coupable des autres États sur cette question.
La diplomatie française affirme qu’il n’y a pas de tabou concernant les sanctions contre le Rwanda, mais selon Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, ces sanctions ne sont pas à l’ordre du jour. Il précise que les sanctions ne sont utilisées dans les relations internationales que lorsqu’il y a une escalade sérieuse et qu’on souhaite envoyer un message fort. Pour l’instant, la question des sanctions n’est pas sur la table.
Actuellement, l’Union européenne, les Nations unies et les États-Unis ont imposé des sanctions à plusieurs responsables du M23, des FDLR et d’autres groupes armés actifs en RDC.
Dans l’est de la RDC, les combats à Saké ont provoqué le déplacement d’au moins 135 000 personnes depuis début février, selon l’ONU. Les affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et l’armée congolaise, alliée à des milices Wazalendo, sont extrêmement violents. Les personnes déplacées sont arrivées en masse aux portes de Goma, déjà surpeuplées par les familles fuyant la guerre depuis fin 2021. De nouveaux sites se créent, dont celui de Lac Vert, situé à proximité de la ligne de front et d’un camp militaire.
Coralie Pierret, envoyée spéciale à Goma, rapporte ces événements. Des salves sont lancées quasi-quotidiennement depuis le camp de l’armée congolaise.
