Le monde est foutu, quotidien Junge Welt, 24 février 2024

Apocalypse sans apocalypse. Le concept est simple et assez efficace. Une série d’événements paralyse l’Amérique du Nord. La communication est interrompue, les gens disparaissent, les pillages, les émeutes, tout le programme. Le film ne montre absolument rien de tout cela. Nous sommes entièrement avec une famille qui a loué une maison de vacances et n’avons aucune idée de ce qui se passe. L’apparition des propriétaires en pleine nuit est le premier indice d’une atteinte à l’ordre public. On ne le voit pas, au milieu de nulle part tout reste un indice. Partout où vont les personnages du film, le drame est déjà arrivé. Le rythme narratif est en conséquence lent, très atmosphérique et intelligemment contrebalancé par des dialogues dynamiques. Julia Roberts déteste les gens, Ethan Hawke se tortille, Kevin Bacon fait rage comme un préparateur, Mahershala Ali a des secrets, Myha’la Herrold se fraye un chemin précocement à travers l’action. L’apocalypse la plus lente du monde n’est pas ennuyeuse un seul instant. (fb)