2024-02-24 20:04:08
Le corps de l’opposant russe Alexeï Navalny, décédé en prison en Russie le 17 février, a été remis à sa mère, selon sa porte-parole Kira Yarmych sur le réseau social X ce samedi (24). Elle a ajouté qu’elle ne savait pas si “les autorités empêcheront (les funérailles) d’avoir lieu comme le souhaite la famille et comme Alexei le mérite”.
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Samedi matin, Ioulia Navalnaïa, l’épouse de Navalny, qui a promis de poursuivre le combat pour son mari, a accusé le président russe Vladimir Poutine d’avoir empêché la remise du corps à la famille.
Kira Yarmych a déclaré que Lyudmila Navalnaya, la mère de l’opposant, se trouvait à Salekhard, capitale du district de Yamalia-Nenetsia, la région arctique où son fils est mort. Il était détenu dans l’une des prisons les plus dures de Russie.
Depuis plus d’une semaine, Lyudmila tentait de récupérer la dépouille de Navalny. Elle a accusé les autorités de lui faire du chantage, la menaçant de laisser le corps se décomposer si elle n’acceptait pas des funérailles secrètes ou de l’enterrer sur le territoire de la colonie pénitentiaire où elle purgeait une peine de 19 ans de prison pour « extrémisme ».
Les partisans de l’opposant et de nombreux dirigeants occidentaux ont accusé Vladimir Poutine de sa mort, certains alléguant un meurtre, après trois ans de détention.
Si les funérailles étaient publiques, elles pourraient mobiliser de nombreux partisans, ce qui serait embarrassant pour le régime de Vladimir Poutine, qui se prépare à une nouvelle victoire aux élections présidentielles qui se tiendront entre le 15 et le 17 mars.
Dans les années 2010, avant que la machine répressive ne s’abatte complètement sur lui, Navalny parvient à mobiliser les foules, notamment à Moscou, conquérant ainsi la position d’opposant numéro 1 de Vladimir Poutine.
Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, la répression en Russie s’est intensifiée et a décimé pratiquement toute l’opposition.
Meurtre
Les circonstances de la mort d’Alexeï Navalny, qui a touché des personnes du monde entier, restent floues. Selon l’administration pénitentiaire russe, il est décédé après s’être senti soudainement mal « après une promenade ».
L’acte de décès mentionne une cause « naturelle », selon les partisans et la famille de Navalny, qui rejettent la version officielle et demandent à la police, aux militaires ou aux membres des services de sécurité de leur fournir toute information sur « l’assassinat » de l’opposant.
En échange, « nous avons promis une récompense de 20 mille euros et l’organisation de son départ du pays », disent-ils.
Plusieurs pays occidentaux, indignés par la mort de Navalny, ont accusé le président russe Vladimir Poutine d’en être responsable.
Samedi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a même accusé le président Poutine de meurtre. “Poutine prétend être puissant, mais les dirigeants véritablement puissants n’assassinent pas leurs opposants”, a-t-il déclaré à Kiev lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe.
Poutine n’a pas réagi à la mort de son principal adversaire, qui a miraculeusement survécu à un empoisonnement en 2020, pour lequel Poutine a également été accusé, bien qu’il l’ait nié.
Les multiples procès intentés contre Navalny ont été largement dénoncés comme étant politiques et constituant une forme de punition pour son opposition au gouvernement russe.
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